| TENTADERO |
| Lundi, 23 Mai 2022 |
 Ce dimanche, tienta au Mas de Font Mounière, chez le picador Mathias Forestier, avec Thomas Joubert et Clément Hargous…
 Ce week-end, il y avait embouteillage dans le Sud-Est, les aficionados n’ayant que l’embarras du choix pour assister à des épreuves ou des journées au campo.
 Dans une propriété bien arborée comprenant une superbe placita et sous un soleil qui brillait de mille feux, était prévue le matin la tienta de deux vaches de La Suerte (Gabourdès) piquées évidemment par le maitre des lieux, différentes de présentation comme de comportement.
 La première, à la superbe robe claire, était à charge de Thomas Joubert, un torero que l’on a toujours plaisir à revoir après des années compliquées qui l’avaient éloigné des ruedos.Ce que l’on peut dire en le voyant à l’œuvre, c’est qu’il n’a rien perdu de sa gestuelle, Thomas me confiant toutefois qu’il n’envisageait pas pour autant un retour dans les ruedos, préférant se faire plaisir quand l’occasion lui en était offerte au campo.
 Avec une vache de moindre option, Clément Hargous a affiché sa détermination et un bagage technique qui s’est encore étayé, et après les agapes de la mi-journée, les deux compères se sont retrouvés face à un novillo de Barcelo face auquel ils ont tiré le maximum en affichant détermination et recours.
 Bref, une journée au campo réussie, avec en outre l’accueil, le plaisir d’avoir retrouvé un bon torero et d’avoir rencontré un jeune qui monte et que l’on retrouvera dès la semaine prochaine à Alès, arène où il s’était illustré héroïquement l’an dernier en prenant à son compte la novillada après la blessure de Nino Julián. Par la force des choses, l’élève du CFT avait alors quasiment « tragué » une encerrona dont il est reparti avec l’admiration de l’assistance, le tout se terminant par une sortie a hombros amplement méritée.
 On le retrouvera la semaine prochaine au même endroit avec notamment à ses côtés… Nino Julián !
 CLÉMENT HARGOUS
« Pour revenir à cette fameuse novillada d’Alès 2021, je me suis régalé avec le novillo de La Suerte à qui j’ai coupé une oreille, ce qui m’avait mis en confiance dès le début. J’étais dans mon monde, dans le mental de participer à un mano a mano et j’ai été très touché par la blessure de Nino, d’autant plus qu’en dehors des toros, on s’apprécie énormément. Même si quelque part on est rivaux dans un ruedo, on se soutient toujours, j’ai pensé fort à lui quand la blessure est arrivée et qu’il m’a fallu prendre sa relève, me retrouvant alors à avoir à lidier toute la course.
 Il faut dire que Marc Monnet comme Thomas Ubeda m’ont beaucoup soutenu moralement, ils m’ont encouragé à y aller à fond… De trois, je me suis retrouvé tout seul avec le poids de la course, puisqu’un novillero engagé s’était désisté et qu’ensuite, Nino était blessé au coude. Au fur et à mesure, je me suis encore plus relâché, les toros sont allés a más, et franchement, il y en aurait eu sept pou huit, je pense que ça ne m’aurait pas gêné !
Dès que Nino a été blessé, j’ai bien senti le soutien du public, ils m’ont encouragé puis félicité, ce que j’ai beaucoup apprécié sur le plan moral. Cette année, je suis encore en sans picador, et en termes d’engagements, j’ai aussi le Trophée Castella à Bellegarde puis avec l’école, je devrais participer à quelques journées taurines.
 Le passage en piquée ? J’en ai envie, évidemment, mais je pense qu’il faut laisser faire le temps et les choses, et surtout bien se préparer car dans ce milieu, si on se loupe une fois, c’est fini. Je préfère me consacrer encore à la novillada non piquée au cours de cette saison et pourquoi pas voir en fin de temporada si je peux franchir le pas.
Pendant longtemps, j’ai fait le trajet entre la région bordelaise, plus exactement de Villeneuve d’Ornon, et Nîmes pour venir m’entrainer avec le CFT, mais à présent, je me suis établi bien plus près, à Alès. Bien évidemment, c’est plus pratique pour ma préparation car je m’entraine tous les samedis avec le CFT sans avoir à faire un si long trajet et en outre, quand il y en a, je peux aller dans des tentaderos… »
 A l’évidence, pour ce qu’il a réalisé l’an passé, Clément sera très attendu à Alès la semaine prochaine. On lui souhaite bien sûr le meilleur, tout comme à ses compagnons de cartel. Quand à Thomas Joubert, si ses prétentions taurines se limitent à des interventions privées, comme il me l’a précisé, qu’il sache tout de même que d’après ce que j’en entends et compte tenu d’un potentiel visiblement intact, le noyau aficionado verrait d’un très bon œil son retour en corridas formelles. Quoi qu’il en soit, suerte aux deux…
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