Une bien belle formule que j’ai entendue ce matin au poste…

Je vous préviens tout de suite, rien à voir avec des toros. Il faut vous dire que le vendredi, devant chez moi, c’est jour de marché. Très utile pour faire son plein de fruits et de légumes pour respecter l’alimentairement correct avec lequel on nous bassine de plus en plus. Cinq fruits et cinq légumes par jour, sinon rien !

Je sais que certains ne me croiront pas, mais vu la proximité, je descends tous les vendredis avec mon petit panier et je remonte environ cinq minutes après avec ma cargaison de vitamines pour la semaine ! Mais rassurez-vous, question bouffe, il m’arrive de déroger… En fait, si je vous parle de mes activités matinales du vendredi, c’est parce que ce matin, en remontant chez moi, j’ai rencontré une voisine qui avait l’air complètement dévariée, comme si elle avait laissé une casserole sur le feu…

Après les salutations d’usage, je lui en fis la remarque. « Oui, aujourd’hui, je fais vite… Vous aussi vous allez regarder ? »… Regarder quoi ? A mon air surpris, elle a cru bon d’ajouter : « Ben le mariage, té ! »… Alors là, j’avoue que je n’y avais même pas pensé, n’étant pas trop enclin à perdre mon temps avec les pipoleries des grands de ce monde. Déjà que des mariages, j’en vois passer tous les samedis sous mes fenêtres au point de rendre impossible ma sieste à cause de leurs bruyants cortèges (d’ailleurs, si je tiens le con qui a inventé le klaxon pour les mariages…), je n’allais pas perdre ma matinée pour suivre béatement les épousailles  de deux rosbifs, fussent-ils issus de la cuisse de Jupiter.

Donc, pas de télé matinale, mais écoutant le poste pour me tenir informé des vicissitudes de ce bas monde, je suis tombé sur une émission où il n’était question que de la noce princière entre William et Kate. Difficile d’y échapper ! Ce que je retiens des propos à la limite de la débilité que j’ai de mes propres esgourdes entendu de la voix passionnée d’une journaliste, c’est que ce mariage était «malheureusement extrêmement nécessaire » ! Putain, celle-là, il fallait la sortir !

Pour toute explication, si j’ai bien compris, la chroniqueuse voulait dire que malgré les horreurs qui sont vécues aux quatre coins de la planète, malgré les difficultés de la plupart à s’en sortir, surtout en période de crise, les gens avaient besoin de bonheur par procuration, de belles images, d’une jolie robe surmontée d’une couronne, finalement d’un joli conte de fées. Quelque chose comme Cendrillon à la sauce british pour faire rêver le bon peuple… Ils ne seront pas invités à la grande bouffe, aux fastes repris par toutes les télés du monde, mais ils verseront tout de même une larme dans leur coin…

Je ne voudrais surtout pas décevoir ma voisine, on a toujours besoin d’un peu de sel ou de tout autre chose, mais là, j’avoue que j’ai du mal à entrer dans le film et franchement, les pince-culs mondains des têtes couronnées, je m’en tamponne autant que de connaître la couleur de la culotte de la femme du Zouave !

Tout ça ne doit être en définitive qu’une question de culture, de traditions et de valeurs, et il est clair qu’avec ces gens de haute noblesse, je n’ai pas tout à fait les mêmes. Pour tout dire, je dois être… malheureusement extrêmement incorrect !!!  Yes, I will…

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