| NÎMES |
| Lundi, 06 Juin 2022 |
 Sortie a hombros par la porte des cuadrillas pour Alejandro Talavante et Tomás Rufo qui a indulté un toro de Cortés. En matinée, sortie a hombros par la Porte des Consuls pour Léa Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza...
Tarde. Environ ¾ d’arène, ciel changeant, vent. Toros de Victoriano del Río (1, 2 et 4), les trois autres de toros de Cortés, même maison. Un ensemble bien présenté et donnant du jeu la plupart à divers degrés, meilleurs ce jour la lignée Cortés. L’ultime, « Ennarrolado », a été gracié.
 El Juli : oreille et saluts.
 Alejandro Talavante : saluts et deux oreilles.
 Tomás Rufo : saluts et deux oreilles symboliques.
Cette corrida de clôture a été incontestablement la plus entretenue du cycle, avec trois toreros décidés face à un lot très intéressant.
El Juli a payé de sa personne, se montrant sous un visage que l’on avait eu tendance à un peu oublier ces dernières années. On notera au passage la bonne tenue de Rafael Viotti dans sa cuadrilla ce jour et face à un toro noble, mais avec un poil de faiblesse, Julián construisit un trasteo qui transmit sur les tendidos, obtenant le premier trophée de la tarde après entière au second envoi. Son second ne sortait pas du même tonneau et face à lui, la bataille prit des contours plus âpres, le Madrilène usant de son potentiel technique pour s’en tirer honorablement. Entière.
Alejandro Talavante eut du mal à faire bouger les gradins lors de son premier passage, de surcroît mal conclu avec la ferraille. Mais il se vit offrir bien plus d’options avec le quinto car après un brindis à l’assemblée, il d ébuta sa faena genoux dans le sable avec d’emblée déclenchement de l’orphéon, la suite comprenant plusieurs mouvements remarquables. Ce coup-ci, le conclave se mit avec lui et sur l’air de Manolete, « Tala » régala les aficionados jusqu’aux bernardinas de face avant un cañonazo d’effet immédiat qui libéra deux trophées. Olé !
Tomás Rufo était venu confirmer son alternative, précédé d’ailleurs d’une flatteuse réputation. Avec le toro de la cérémonie, le Toledano ne put aller au bout de ses intentions, restant digne, sans plus, son opposant lui compliquant la tâche.
 On le vit bien plus à l’aise par la suite avec « Ennarrolado », N°164, 4 ans et demi, 534 killos, qui afficha une belle tenue en deux rencontres au cheval déclenchant la musique. Dans la foulée, ovation pour le piquero et sa monture, certains regrettant qu’il n’y ait pas eu de troisième assaut. Ensuite, le second tercio a été marqué par les performances d’Andrés Revuelta et Fernando Sánchez qui ont salué.
 A la muleta, les choses allaient encore monter d’un cran, Rufo justifiant ses bonnes conditions actuelles face à un adversaire supérieur qui prenait tous les muletazos avec classe. Un grand moment qui fit chavirer le cirque, les choses commençant à trainer quelque peu alors que des murmures d’indulto se faisaient percevoir. Un mouchoir orange sortit alors dans la foulée, tranchant l’affaire en divisant l’opinion dans la confusion. Mais une chose est sûre, avec les deux derniers toros, on venait de vivre les deux meilleurs quarts d'heure de cette feria…
 Matin. Arènes pleines. Mano a mano triomphal entre Léa Vicens et Guillermo Hermoso de Mendoza, avec un grand lot de Fermín Bohórquez, l'ultime étant honoré de la vuelta posthume..
 Léa Vicens : deux oreilles, deux oreilles et oreille.
 Guillermo Hermoso de Mendoza : saluts, oreille et deux oreilles.
Incomplètement rétabli de sa récente blessure subie dans sa finca, Pablo Hermoso de Mendoza a dû se résoudre à déclarer forfait, l’affaire tournant alors en un mano a mano entre son fils et Léa.
 A la lecture du bilan comptable, on aura compris que les deux centaures ont payé de leur personne - avec avantage à Léa - et ont confirmé toutes leurs qualités sur le sable nîmois lors d’une course particulièrement entretenue…
(Photos rejón : Daniel Chicot) |
