Mehdi Savalli est sorti a hombros des arènes « El Cordobés » pour avoir coupé les deux oreilles de son deuxième toro de Meynadier…

Donnée devant environ une demi-arène, ce mano a mano n’a pas tenu toutes ses promesses à cause notamment d’une faiblesse patente de plusieurs cornus.

Juan Bautista (oreille, silence et silence) a bien débuté avec son premier sans pouvoir passer la surmultipliée, à cause des forces limitées d’un opposant dont la noblesse lui a toutefois permis d’étaler quelques instantanés de bon goût, le tout étant rematé d’une bonne estocade. Le troisième désarma le piquero sur une brusque poussée, mais manqua ensuite de vivacité lors d’échanges manquant de transmission pour s’être invalidé, au point que Jean-Baptiste fit arrêter la musique. Autre entière et descabello.

 Le cinquième, un castaño reçu par larga afarolada de rodillas, s’invalida au sortir d’une vuelta de campana et un mouchoir vert est ensuite tombé du palco. Le sobrero, d’Antonio  Palla Vicente,  se brisa d’emblée la pointe gauche en tapant sur un burladero et ne tarda pas à afficher une faiblesse qui contraignit Bautista à jouer les infirmiers de service, les séries étant souvent achevées museau au sol… au point que le public l’incita à abréger. 

Mehdi Savalli (saluts, deux oreilles et palmas) brilla au capote face à son premier qui fut peu piqué dans son contournement du cheval. Toujours aussi entreprenant aux banderilles, Mehdi récolta une belle ovation après notamment une troisième paire au violon puis après avoir brindé au public, il dut esquiver quelques brusques retours avant de l’allumer sur une circulaire inversée. La suite, au fil des planches, comprit du bon et du moins bon. Entière et deux descabellos. 

Avec le quatrième, de meilleure condition, reçu par un bon enchaînement véroniques-chicuelinas, qui par la suite mit la pièce montée au tapis avant un bon puyazo puis un quite ajusté de Juan Bautista, Mehdi manifesta son enthousiasme palos en mains puis au cours d’une faena empreinte de son entrega et sa volonté qui porta sur le public au point de pétitionner la deuxième oreille, celle qui lui ouvrait la grande porte. Même topo avec l’ultime, accueilli par deux largas afaroladas de rodillas, qui prit une pique avant d’être « quité » par Morenito de Nîmes par chicuelinas. Malgré quelques gestes valeureux, le soufflet est retombé au cours d’une faena variée, mais éthérée par une épée peu orthodoxe.

AIRE

Dimanche 1er mai, 1/3 d’arène. Six novillos de « Los Galos ».

Thomas Dufau en mauve et or : oreille, oreille et oreille à celui tué pour Matéo Julian.
Alberto López Simón, lie de vin et or : tour de piste après 2 avis et silence après avis.
Matéo Julian en bleu roi et or : silence après 2 avis. Blessé à la cuisse droite il n’a pas pu tuer le 6ème.

Le lot de « Los Galos », propriété de Marie Sara, Simon Casas et du publicitaire Christophe Lambert, était très divers au physique comme au mental. Le 5ème, mieux présenté, fut aussi le plus retors. Le second était une crème, le reste se défendit souvent, se dégonflant en fin de parcours.

Ce sera bientôt le Grand Jour pour Thomas Dufau, celui de l’alternative promise à Mont-de-Marsan. Il lui faut désormais triompher à chacune de ses sorties. On peut dire que grâce à sa sécurité à la muleta et surtout sa sureté à l’épée, il ne déçoit pas. Trois faenas très techniques, bien conclues à l’épée qui, sans faire passer le frisson, lui permirent de sortir encore une fois avec pléthore de récompenses et de faire un pas de plus vers la consécration.

A son premier passage, Alberto Loópez Simón a confirmé les bonnes impressions qu’il avait laissées à Garlin. Son immobilité, son courage sec, sa façon d’embarquer l’adversaire - il toucha le meilleur -, apporte ce vent de fraicheur que l’on attend d’un novillero. Hélas, il tarda avec l’estoc, entendit deux avis et perdit les trophées. Il se fit prendre à plusieurs reprises par l’intoréable cinquième.

Encore très vert, Matéo Julian, qui se présentait avec les picadors, a été pris à la mise à mort. Un coup de corne d’une dizaine de centimètres dans la cuisse, sans conséquence, qui l’obligea à passer à l’infirmerie.

Pierre Vidal – Photo JeanMi

SÉVILLE

Les fortes pluies qui se sont abattues sur Séville ont finalement entraîné la suspension de la corrida de rejón. D’après l’empresa, suspension veut dire qu’elle est en l’air… et qu’elle ne redescendra jamais ! En clair cette corrida « cumbre » avec Mendoza, Ventura et Hernández devrait donc être carrément annulée !

MADRID

La seconde course de la Feria de la Communidad, donnée devant un tiers d’arène, a mis en exergue les mérites de Tomás Sánchez (ovation aux deux), qui confirmait son alternative, et qui malgré quelques accrochages, s’en est plutôt bien tiré face aux toros de Fidel San Román.

Silence pour Alfonso Romero et José Manuel Mas.
Photo : Juan Pelegrín

TALAVANTE

A Aguascalientes (Mexique), Alejandro Talavante est sorti a hombros après avoir indulté « Niño Bonito », un toro de Begoña sorti en cinquième position. No hay quinto malo…