Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Lundi, 13 Juin 2022
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Muletas exotiques (chapitre 1) : United Kingdom…
 
Santiago Wealands « Tapia Robson » : On sait peu de choses sur les antécédents de Tapia Robson. On raconte qu'il fut l'apprenti de Frascuelo, matador à partir de 1912 et qu’il figura aux carteles de Séville, Huelva, Valence et Madrid…
 
L'officier d'infanterie John O'Hara fit ses débuts à la Real Maestranza de Séville en 1876. Irlandais de Cork, il était surnommé “The Englishman”. Il était arrivé à Gibraltar, habillé en sous-lieutenant de tirailleurs… On dit qu'il apprit le métier avec Antonio Carmona, « El Gordito ». Audacieux et beau, mais pas grand-chose d'autre, il s'est frayé un petit chemin de San Roque à Barcelone…
 
Carleton Bass : Né en 1874 en Irlande du Sud. Artiste de cirque, il a traversé l'Espagne taurine sans laisser de trace, et pas plus au Mexique où, par rivalité amoureuse, en août 1903, il tua d’un coup de pistolet Colt le matador Manuel Cervera.
 
Leonard Trimby : Un autre Irlandais qui sauta d’espontaneo à La Línea en 1922. La même année où son compatriote Joyce publia « Ulysse ». Avec plus de succès médiatique.
 
Vincent Charles Hitchcock était en poste en tant que comptable sur la British India Line. Il avait abandonné la Liverpool Medical School pour rejoindre la marine marchande.
 
Mais c'est à La Línea de la Concepción qu’il prit le venin de l’aficion, après les corridas auxquelles il avait assisté lors de sa convalescence d'une appendicite à Gibraltar.
 
Démobilisé en 1947, année de la mort de Manolete, il retourna à Londres pour travailler avec son père dans le commerce du diamant.
 
Sans son appendice, mais avec la fièvre taurine.
 
Et quand la bailaora Carmen Amaya lui dit dans un bar londonien qu'il avait le visage d'un torero, il refit ses valises pour l’Espagne.
 
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Vicente Charles « El Inglés » fit ses débuts à Cadix en offrant son toro au vice-consul de sa patrie.
 
Et sa despedida à Barcelone lors d'une corrida dédiée à la flotte britannique, alors amarrée dans la cité comtale. Hitchcock ne prit pas l’alternative. Mais ce fut un professionnel célèbre, dont la renommée attira d'autres aventuriers. Parmi eux, son ami Nick Allen.
 
Nicholas Bernard Allen : Également londonien et également né en 1927, universitaire et ancien membre de la RAF, il servit à Gibraltar pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut élève d’Hitchcock en 1950, avant de tenter sa chance à Madrid où il finit professeur d’anglais.
 
Douglas Greenwood : Ses parents tenaient un fish & chips. Dynamiteur de mine de charbon et recrue au Kenya, Douglas Greenwood attrapa le virus des toros à 20 ans en visitant une école de tauromachie à Barcelone où il était venu apprendre l'espagnol
 
On raconte qu'il a combattu pendant sept ans, qu’il coupa quelques oreilles par ci par là et que la presse anglaise applaudit ses triomphes. Plus tard, il travailla comme traducteur aux îles Canaries et créa une académie de langues à Brighton. En 1956, Hitchcock publia « Suit of Lights », la chronique de ses expériences de torero.
 
Franck Evans : Le 27 octobre 2013, Mijas, petit village de la Costa del Sol, fut le cadre d’un événement pour le moins original : le britannique le plus taurin de l’histoire effectuait son 100ème paseo en compagnie de ses amis retirés Pepe Luis Martín et Francisco José Porras, avec des novillos de Cebada Gago. Torero de « vocation et anglais à 100% » comme il se définit, grand défenseur de la fiesta brava au royaume de sa gracieuse majesté Elisabeth II.
 
Né à Salford - Grand Manchester, England -, le 18 août 1942, Franck Evans, alias El Inglés, commença à sentir le gusanillo s’emparer de lui lorsqu’il vint en Espagne pour un mariage et assista à une corrida du « Corpus de Granada ». Après de nombreuses années de novillero, il réalisa son rêve : l’alternative à Chilln (Ciudad Real) des mains du Soro avec Soro II comme témoin en 1991, toros de Sánchez Arjona, faisant de ce britannique le premier de l’histoire (si l’on excepte Harry Higgins dans les années soixante qui est né en Colombie et n’a pas vécu au Royaume-Uni).
 
Sa carrière se déroula en majorité sur la Costa del Sol, il toréa à Ciudad Bolívar au Venezuela et en France, notamment à St Laurent d’Aigouze et à ses tout débuts dans les arènes démontables du quartier des Arceaux à Montpellier.