Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Mardi, 14 Juin 2022
jf14ph
 
Muletas exotiques (chapitre 2) : United States of America…
 
Les toreros yankees ont aussi fait parler d’eux…
 
Hallis Ivar Warren, «Rocky Moody» : né le 27/08/1931 à Colfax (Iowa) ; espontaneo le 10/04/1954 à Tijuana ; le mois suivant, il torée un «novillo de regalo» lors d’un festejo dans lequel actuait entre autres Cayetano Ordóñez.
 
En 1958, à Rincón de Romos, dans un festival alternant ave Pepe Luis Vásquez, il coupe une oreille à un novillo de Presillas ; le 20 juillet de cette même année, un novillo de José María Franco le prend à Ciudad Juarez et la cornada nécessite son amputation.
 
Il ouvrit un magasin d’électricité à Aguascalientes, revint aux US, monta un commerce de spiritueux, puis un élevage de poulets et mourut en septembre 1990.
 
Ernest Ernest Porter Tuck, “El Rubio de Boston” : Prometteur torero américain né le 25 mai 1932, élève de Sidney Franklin.
 
Il reçut en 1955 un très grave coup de corne en Espagne à Valencia, « que casi lo mata » et dont il ne réussit jamais à se remettre, tombant en raison des conséquences douloureuses de la blessure, dans l'usage de drogues dures.
 
Déprimé, il mit fin à son à ses jours dix ans après la cornada en se tirant une balle dans la tête dans un parc de New York en 1965.
 
« Hay un libro, de una imprenta privada, llamado "Un río de Leones", de Patrick Cunningham, que narra la historia velada de Ernest en sus años de formación. Michael Tuck, un pariente lejano, refiere que la familia del torero provenía de Hamilton, Massachussets, justo al norte de Boston, habiendo Ernest toreado exitosamente en México, pero sufriendo dos graves cornadas en España. »
 
Baron Clements : né à Kilgore, Texas, débuts de novillero à Villa Acuna, Coahuila, le 22/02/1959 ; alternative le 30/08/1959 à Tijuana ; parrain : Sydney Franklin ; témoins : Jaime Bolanos et Eliseo Gomez « El Charro » ; toros de Garfias.
 
Tracy Viser : né au Texas, élève de John Fulton, dans les seventies ; toréa dans le Mexique du Nord avant de prendre l’alternative au Venezuela.
 
Richard Corey : Débuts au Mexique, il arrive en Espagne en 1971 et torée quelques novilladas avant de prendre l’alternative à Guadalajara le 10 octobre 1972 des mains du Calatraveño en présence de Rafael Torres devant des toros d’Algara ; au vu du peu de contrats, il renonça au doctorat et redevint novillero jusqu’en 1975 où il disparut des écrans radar.
 
Dennis Borba : Débuts en 1978 ; il prit l’alternative à Mazatlan le 27 mars 1986 des mains de Manolo Arruza et Chicuelín après une belle carrière de novillero ; lors de ses débuts au Pérou, il coupa une oreille, donnant le bain à Carlos Escolar « Frascuelo » qui alternait avec lui.
 
Il toréa avec Ricardo Chibanga, Manolo Moreno…
 
Il se consacra ensuite à l’élevage de toros, l’organisation de capeas et de séminaires de formation à la tauromachie.
 
Harper B.Lee : Né à Ysleta, El Paso, Texas, le 5 septembre 1884.
 
En 1899, il s’installe à Guadalajara, Jalisco (México) et participe à des tentaderos.
 
Début en públic: 28 juillet 1908.
 
Alternative: 20 février 1910, à Monterrey. Parrain : Tomás Alarcón “ Mazzantinito ”. En mano a mano ; toro : “Mosquito” de Guanamé.
 
« Lee se manejó bien en todas las suertes del toreo: con el capote, las banderillas, muleta y espada. 
 
Actuó como matador de toros en cincuenta y dos corridas de toros en veinticuatro ciudades de México. 
 
Dos veces sufrió cornadas casi fatales. Su carrera se vio interrumpida por el caos de la Revolución Mexicana y los sentimientos anti-estadounidenses que le acompañaban. »
 
Il se retire du toreo le 3 décembre 1911 et décède le 26 juin 1941.
 
pq14ph
 
Robert Ryan : né en Californie le 13 août 1944.
 
Son goût précoce pour le dessin, les livres et les animaux l’amène tout naturellement à l’art taurin.
 
Sans se soucier des frontières, renonçant à une bourse, il commence ses pérégrinations à travers les pâturages mexicains.
 
A 17 ans, c’est déjà un novillero expérimenté. Selon l’hebdomadaire El Redondel, c’est « le meilleur torero parmi ses contemporains qui se sont dédiés à la fiesta brava ».
 
Matador de formation classique, il est encouragé par les maestros José Ortiz, Carlos Arruza et Pablo Lozano qui apprécient en lui des qualités qui « peuvent l’amener au sommet du toreo ».
 
En 1966, sa présentation à la Monumental de Mexico constitue selon Juan Pellicer de Marchena « un vibrant épisode de l’art du novillo ». Il démontre, écrit Guillaume Salas, qu’il est « un torero qui connaît le métier, qui a du charme, des possibilités, de la facilité et de l’intuition. » « Un torero à la sensibilité très accentuée et à l’investissement exemplaire ».
 
Aux aficionados xénophobes, Rebato Leduc avertit : « qu’il ne reste plus qu’à l’applaudir ».
 
Dès 1967, il est matador de toros après avoir pris l’alternative à Tijuana.
 
Après deux temporadas, le critique Caireles écrit : « Il est à tu et à toi avec les fondamentaux de la torería. Avec ce diestro s’effondre le mythe : pour être torero, il faut être latin. »
 
Selon Carlos Fernandez Valdemoro, l’art de Robert Ryan « naît précisément de son esprit sensible qui crée par stimulation vitale et lui confère la faculté de s’exprimer aussi bien avec l’épée qu’avec le pinceau, montrant dans les deux arts une indubitable originalité ».
 
Reconnu et respecté dans sa profession. Il se retire en 1982.
 
De nombreux musées et galeries de bien des pays exposent son œuvre picturale et, retiré du toreo, il développe son autre vocation qui a donné pour premier fruit son livre « Vestigios de sangre ».
 
Barnaby Conrad, « El Niño de California » : né en 1932, « Personaje "insólito, visionario, atrevido y ampliamente polifacético, que a lo largo de su vida llegó a ser cosas tan distintas como torero, diplomático, retratista, cineasta o escritor".
 
Ami de Belmonte avec qui il fut au cartel en 1945 et copain d’Hemingway, vice consul des US à Séville, Barcelone et Málaga, auteur de la nouvelle ‘Matador’ (1952), inspirée de la vie de « Manolete », tirée à 3 millions d’exemplaires et dont John Steinbeck dit que ce fut le meilleur roman de l’année ; de retour aux US, il devint le secrétaire particulier de Sinclair Lewis, Prix Nobel de littérature en 1930.
 
Sydney Franklin : né en 1905 à New York, eut ses premiers contrats en 1929 à Madrid et Séville.
 
De parents juifs, il quitte l’Europe pendant la guerre en 1945 puis revient en Espagne pour y recevoir l’alternative à 40 ans à Madrid avec des toros de Sánchez Fabrés et pour parrain El Estudiante et témoin Morenito de Talavera.
 
« Franklin era homosexual, judío, yanki… y torero. Le tocó lidiar con las convenciones de una España incapaz de digerir su personalidad » Heraldo de Aragon, 25/08/2019.
 
Ernest Hemingway cite son élégance à la cape dans son roman "Mort dans l'après-midi".
 
Franklin a été également acteur dans des pièces de boulevard, chanteur, acrobate.
 
Il est mort à New York en 1976.
 
John Fulton : né en 1933 à Philadelphie, découvre la tauromachie grâce à Tyrone Power dans le film « Arènes Sanglantes » de Blasco Ibáñez et part pour l’Espagne en 1956. Les débuts sont médiocres jusqu’en 1961 où il connaît son premier succès au Puerto de Santa María.
 
Encouragé par Antonio Ordóñez, Jaime Ostos et Belmonte, il devient le 3ème matador yankee par son alternative à Madrid en 1967. Il connaît une fin de carrière triomphale, en 1994 à San Miguel de Allende (Mexique) en coupant deux oreilles à des Casablanca.
 
 Il meurt à Séville en 1998, d’une crise cardiaque et on honore sa dépouille par une vuelta al ruedo dans la Maestranza.
 
David Renk, « El Texano » : né en 1963, fut l’unique matador américain à confirmer son alternative à la monumental de Mexico. Né avec les pieds bots, il est la risée de ses camarades quand il s’exerce au toreo.
 
Opéré à l’âge de 8 ans, il assiste en fauteuil roulant à une corrida avec Pepe Luis Vásquez qui lui brinde son toro. Personne n’imagine alors qu’il puisse devenir un jour matador et pourtant il prend l’alternative en 1980 à Ciudad Juarez et confirme à Mexico en 1983.
 
Il se retire en 2000, fonde, avec son père, un élevage de toros et une école taurine « La Santa María Bulfighting School » à La Gloria, Texas.
 
Et aussi des femmes toreras : Patty McCormick, Harriet Elisabeth Dingeldein (“Bette Ford”), Honey Anne Haskings (“Ana de Los Ángeles”), Carla Dixie Lee, Patricia Hayes et Edith Evans.
 
(Photo du haut : John Fulton)
 
Patrice Quiot