Vendredi 26 Avril 2024
Contrastes
Dimanche, 01 Mai 2011

Ombres et lumières sur la Maestranza…

Contraste entre les déceptions toristas et les excès toreristas, contraste entre les caprices du ciel puis sa subite clémence, contraste aussi entre des antis venus décharger leur haine et un public ivre de joie, contraste encore entre des instantanés pour l’histoire et la générosité outrancière d’un palco, contraste toujours entre un bon toro et des congénères de bien piètre qualité, et surtout entre une certaine idée du toreo et sa version épurée, dite « moderne », contrastes permanents d’une Maestranza qui ne sait plus très bien où elle en est…

C’est un peu tout ça Séville, mais au sujet de la polémique qui n’a pas manqué de s’installer autour de l’Arenal, je maintiens que la corrida de samedi n’avait pas besoin de cet indulto superflu et incohérent car l’excès n’apporte rien de plus à l’histoire. L’euphorie est venue davantage du torero que du toro, au demeurant excellent pour suivre le leurre, mais qui a été loin d’avoir un comportement exemplaire du début à la fin. Au cours de mes pérégrinations sévillanes, je crois avoir vu quelques toros plus importants et plus complets sans bénéficier d’autant de mansuétude de la part de la présidence. Les temps ont-ils changé ?

Je n’écris pas cela pour jouer les trouble-fêtes, les rabat-joie, d’autant plus que j’ai pris pas mal de plaisir avec certains moments de cette corrida, mais tout simplement pour relativiser un climat euphorique et triomphaliste, une sorte d’hallucination collective qui n’ajoute rien de plus à l’émotion ressentie. Je retiendrai bien sûr les merveilleux instantanés prodigués par Aparicio et Morante, sans oublier leurs insuffisances, surtout celles de Julito alors que celui de la Puebla est toujours aussi malchanceux au sorteo, et par-dessus tout, la perf de Manzanares qui entre autres « mérites », a fait briller par sa chatoyante torería ce toro d’indulto. Quel Torerazo !

Reste que cette corrida se suffisait à elle-même pour les superbes séquences prodiguées et que cette ridicule grâce ne lui a pas forcément rendu service. Car dorénavant, je souhaite bonne chance aux présidents dans leur recherche de critères !

 Ceci n’est que mon avis et finalement, tous ceux qui ont vu cette course... en pensent ce qu’ils veulent. Allez, j’arrête là avec l’indulto. Jusqu’au prochain…