| PATRICE |
| Jeudi, 23 Juin 2022 |
 Eloge de l’Helvétie…
L’Helvétie est un pays négligeable s’il en est dans la mesure où à l’exception de mon ancienne voisine Maya, cette contrée n’a jamais produit un seul écrivain, peintre ou musicien qui tienne un tant soit peu la route.
Voltaire s’y installa, mais juste à la frontière, sauf que, par malchance, cet imbécile de nostalgique de Jean-Jacques Rousseau venait en voisin lui casser les burnes en lui parlant de l’Homme et de la Nature.
Un peu comme ça arrive quand tu as mis le rôti au four depuis dix minutes et que des Mormons sonnent à la porte ou quand, en sortant des arènes après une corrida de JPD, tu rencontres un aficionado aux toros de Sánchez de Ibargüen.
Plus tard, Simenon y fit construire sa maison, mais, à mon avis, ce fut uniquement pour y amener ses gonzesses en pensant impressionner ces bourriques en leur montrant le lac.
Y sont pourtant nés des cadors en Helvétie :
Par exemple, le fabuleux Euder, mathématicien qui démontra la conjecture de Fermat dans le cas n=3 et étudia les nombres parfaits.
Un professeur comme l’était Varela.
A la suite de ce travail intense, Euder fut atteint d’une congestion cérébrale et perdit l’usage de l’œil gauche, peuchère.
Par exemple, le sympathique Bernoulli, autre mathématicien, bon collègue à Euler ; lui le Bernoulli, il s’était spécialisé dans la ligne isochrone et la sodomie des mouches.
Bernoulli mourut en tombant d’une chaise en l’an 1705 !
Il y eut aussi le bon Bonnet dont le truc était les insectes et son aficion allait particulièrement aux pucerons dont il étudia avec soin la parthénogénèse.
Je me permets de vous recommander particulièrement son « Traité d’insectologie » à lire un soir de déprime après un fracaso de Morante ou une grosse branlée de Nîmes Olympique qui, entre nous, vaut mille fois le Servette de Genève.
Quand je vous aurai parlé de Liotard qui faisait dans la peinture ou des chinoiseries, de Bodner qui écrivit des trucs sur le rôle prépondérant du merveilleux, vous avez fait le tour des intellos suisses en moins de temps qu’il en faut pour aller des « Trois Maures » à « La Petite Bourse ».
Certains, en hurlant comme des possédés me diront : « Le Corbusier, Le Corbusier, tu oublies Le Corbusier ! ».
Je vais te dire, Corbu il n’y est pas resté longtemps en Suisse. A trente ans, mort de froid et d’ennui, il s’en était tiré et s’était installé à Paris, ce qui n’est peut-être pas ce qu’il a fait de mieux.
Je suis persuadé que sa carrière aurait connu un lustre encore plus grand s’il s’était installé à Caveirac, à côté de chez Denis Loré.
D’ailleurs, ses compatriotes doivent lui en vouloir à Corbu dans la mesure où ils n’ont même pas édité un timbre à son effigie, ce qui montre qu’en plus d’être lent, l’helvète est ingrat.
Des ingrats, je te dis, et en plus ce n’est pas terminé.
D’autres diront en hurlant aussi fort « Blaise Cendrars !!! Blaise, tu oublies Blaise !!! » sauf qu’il est parti de Suisse à seize ans le Blaise et, pour se punir de sa naissance, s’est engagé dans la Légion.
Michel Simon lui aussi y est né en Helvétie et s’il est vrai qu’il ne s’est pas engagé pour se mortifier, Pépère possédait, comme amateur notoire de pornographie, une collection de plus de 100 000 objets en relation avec le sexe et était un fervent amateur de prostituées et de travestis. Ça montre bien ce que ça montre, non ?
Quant à Giacometti, le sculpteur qui a fait des machins plus longs et plus fins qu’Inès de la Fressange ou que le San Gilen, eh bé, il s’en est barré à vingt ans de l’Helvétie.
Paul Klee, lui, même s’il y était formellement né, était en fait allemand ; enfin, en ce qui concerne Paul-Emile Victor, né à Genève, il a été déclaré comme étant tchèque avant de se casser dans le Jura, d’aller barouler dans des endroits où il fait moins soixante de longue pour au final aller mourir à Bora-Bora.
Ça, aussi, montre bien ce que ça montre, non ?
Pas la peine de continuer, si ?
Alors, on continue.
Outre des banques panaméennes, du lait tellement gras qu’il te reproche avant de la boire, des glaciers épais comme des édredons, du chocolat blanc et des cantons minuscules, l’Helvétie a aussi l’exclusivité de Tariq Ramadan qui pour sa finesse avec les femmes est ce qu’est le Paris-Brest au longuet, Patrick Juvet à la chanson, Toñete au toreo et le Fendant à un blanc des Costières.
En plus de quelques bellâtres qui conduisent des F1 au risque d’écraser des vaches Milka, ce beau pays est aussi farci de sectes d’allumés qui de temps en temps après s’être allongés par terre les bras en croix se mettent le feu comme les Hindous.
En outre, sur le sol helvète, pas de thym, pas de romarin, pas d’asperges et dans le sol helvète, rien : pas de fossiles, pas de morceaux d’amphores, rien, nib, oualou, une catastrophe écologique pire que Yannick Jadot.
Qui dit pas d’herbes aromatiques, dit pas de gigot d’agneau le dimanche de Pâques et qui dit pas d’asperges, dit pas d’omelette au Pont du Gard le lundi d’après.
Quant à la mer, même avec de grosses jumelles et en décrivant pendant dix heures un cercle de 360 degrés à te filer un torticolis à rester couché un mois, tu ne la trouves pas.
Qui dit pas de mer, dit pas de soupe de poissons, pas de bijus, pas de tellines, pas d’oursins, pas de rouille de seiches.
Enfin et pour clore le tout, il a fallu attendre la votation du 9 février 2020 pour que l’homophobie soit reconnue comme un crime.
Ce pays est donc irrémédiablement condamné et franchement, je ne comprends vraiment pas pourquoi Roger Federer ne s’est pas exilé à la Placette !
 Heureusement vint Eric Gibon « Canadas » dont l’apodo « Le Suisse » s’explique par le fait qu’il y était allé faire le barman.
Il rêvait de devenir figura du toreo,
S’il avait réussi dans son projet, le nom « El Suizo » aurait, de Séville à Pékin et de Madrid à Honolulu, figuré sur tous les carteles et Erick serait ainsi devenu l’ambassadeur magnifique du pays dont le drapeau carré a pour dimension 150 x 150 cm.
Je crois que ne serait-ce qu’à ce motif, l’Helvétie se devrait de remplacer la croix blanche sur fond rouge figurant sur les passeports des autochtones par une photo signée Farine d’un Erick Gibon en habit de lumières soufflant dans un cor des Alpes !
Patrice Quiot
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