Jeudi 25 Avril 2024
Au bout de son rêve…
Mercredi, 04 Mai 2011

Triompher le jour de son alternative, le rêve de tout novillero…

Quand on est né à Camas, qu’on se destine au toreo, et qu’on passe souvent devant la Maestranza, on doit se dire qu’un jour, on y triomphera. C’est ce but suprême qui doit forger l’aficion et faire aller de l’avant, consentir des sacrifices et se donner les moyens  pour que le rêve devienne réalité.

Pour Esaú Fernández, rien n’a été facile et ce qu’il s’est gagné, il ne le doit qu’à ses propres mérites. On a beau être né dans un berceau du toreo, il n’est pas forcément bordé d’or. Ni d’opportunités. Son apprentissage n’est pas passé par les plazas andalouses, et c’est loin de ses bases qu’il a dû aller chercher un début de reconnaissance, là où beaucoup d’illusions se sont prématurément envolées pour la majorité des aspirants : le Valle del Terror, cette fameuse vallée de la peur, aux alentours d’Ávila, dans des pueblos où le bétail « servi » aux jeunes loups fait figure d’épouvantail…

Mais finalement, en le voyant s’avancer par deux fois vers la porte du toril pour aller accueillir ses deux adversaires « a portagayola », je me suis dit que cet apprentissage à la force du poignet l’avait davantage aguerri que s’il s’était contenté de ne combattre que des mourguettes obéissantes qui tendent leurs oreilles, mais qui dans une certaine facilité ne sont finalement que des leurres qui préparent le plus souvent des lendemains qui déchantent.

a-ef04e

Même si les laudateurs en tous genres, j’allais dire les voraces qui depuis ce matin n'arrêtent pas d'appeler ses apoderados, n’ont pas traîné pour récupérer son triomphe (en auraient-ils fait de même en cas d’insuccès ?), faisant preuve à la fois d’humilité, d’ambition et de réalisme, « El Halcón de Camas » sait bien où il en est et que ce premier succès dans la cour des grands n’est en aucun cas un aboutissement, mais plutôt le début de quelque chose qu’il devra à présent faire fructifier pour se hisser à un bon niveau, montrant surtout, et c’était déjà très important, son envie de figurer en bonne place et de se faire un nom dans le toreo. Hier, beaucoup l’ont découvert, grâce notamment aux vertus de la télé, c’est une étape importante dans la reconnaissance et sa sortie a hombros aura été finalement sa meilleure publicité.

A son hôtel, Esaú était aux anges, et c’est bien normal. Revenu sur terre, il commençait à savourer son triomphe autour des siens, son apoderado aussi, l’ami « Lolo de Camas », qui peut-être n’osait imaginer une telle cérémonie… La suite pour le torero, ce sera je l’espère une répercussion positive au niveau des contrats car une sortie a hombros à la Maestranza, même par la porte des cuadrillas, ça devrait légitimement lui en ouvrir d’autres, de portes…

Et pour Torofiesta, la suite, ce sera une interview que je dois réaliser dans les jours qui viennent et que je publierai dès que possible, c’est-à-dire… je ne sais pas quand ! Il faut dire qu’à Séville, les heures semblent passer plus vite qu’ailleurs, que les « compromisos » s’accumulent et que comme le fût du canon, pour monter tout ça, il faut… un certain temps !!!