Jeudi 28 Mars 2024
SAINT-SEVER
Lundi, 27 Juin 2022
dl27ph
 
Luque sur l’Annapurna du toreo…
 
Dimanche 26 juin. Arènes Henri Capdeville. Plus de trois quarts d’entrée. Seconde de la féria de la Saint Jean.
 
5 toros de la Ventana del Puerto et un de Puerto de San Lorenzo (3º). 
 
Daniel Luque : palmas et deux oreilles. 
 
Thomas Dufau : ovation et saluts et silence après deux avis.
 
 Juan Leal : ovation et silence après avis.
 
Les banderilleros Raúl Caricol et Alberto Zayas ont salué au quatrième.
 
Daniel Luque est sorti en triomphe.
 
pic16h
 
Plutôt bien roulés, défendus plus ou moins généreusement, les Ventana del Puerto ont, dans l’ensemble donné un jeu qui a permis aux toreros de s’exprimer. Le premier qui avait belle allure s’est blessé en piste après la pique, le cinquième fut le plus brave, provoquant un « batacazo » spectaculaire. L’ensemble fit preuve de noblesse avec une pointe de faiblesse qui ne fut pas gênante si on fait le compte. Au total, un lot qui aura plu aux tendidos de ces arènes de Morlane bien garnis malgré l’humidité.
 
dl27h
 
Daniel Luque aura atteint une sorte d’Annapurna du toreo sur ce sable historique Saint-Séverin. Sa seconde faena fera histoire : elle fut sans doute une des meilleurs que le torero de Gerena ait inscrit dans le Sud-ouest où pourtant il collectionne les succès. Déçu de la blessure de son premier opposant non changé, - il montra son mécontentement à la présidence -, il y avait en lui une soif de triomphe inextinguible, il revint donc remonté comme une pendule pour son second passage. Personne n’aurait misé un centime, un kopeck sur ce manso qu’il sut adoucir, retourner et qui finit une faena complète en allant à más. Plus et mieux, c’était impossible : une première série ferme, mais bien cadencée, avait déjà réglé les difficultés de l’animal. La suite au son du « Concerto d’Aranjuez », fut un enchaînement de séries menées par le bas avec douceur sans que jamais la muleta ne soit touchée avec des naturelles de cartel et de la droite (sans épée) particulièrement. Un estoconazo sin puntilla. Il y en eut pour demander le rabo, récompense suprême pour ce passage au Nirvana. A l’invalide premier, Luque prodigua des soins d’infirmier qui lui permirent de tenir debout, ne faisant illusion qu’un court moment. Une entière.
 
td27h
 
Bien difficile de passer après ce « monstre ». Dans un geste plein d’humilité qui l’honore, Thomas Dufau lui brinda son second toro ; reconnaissance de son talent et marque d’amitié aussi. C’est à son premier passage que Thomas a laissé passer sa chance. Il bâtit un travail appliqué et sérieux, agréable et esthétique sans faute de goût, montrant l’expérience acquise au cours de ces années. Un bajonazo condamnable le priva de récompense. Sa seconde faena eut moins d’impact sur le public ; il fut long à la mort.
 
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Nous n’avons pas vu le Juan Leal que nous aimons avec son entrega et sa prise de risque habituelles. Dans ses deux faenas, il opta pour un toreo classique et appliqué qui ne monta pas aux tendidos. On le retrouva tel qu’en lui-même, à la fin de sa première faena. Il enchaina les circulaires et les molinetes concluant par un final exposé en manoletinas. C’est dans ce style - déprécié à tort par quelques-uns - qu’il exprime le mieux sa personnalité faite de courage et de détermination. Le public suivant d’ailleurs ces ultimes moments de son premier passage avec passion. Mais lui aussi perdit toute récompense en raison de ses carences à l’épée.
 
Ainsi sortit comme un prince, porté en triomphe sous les vivats d’un public auquel on ne l’a fait pas pourtant, Daniel Luque qui a tutoyé la perfection, ce jour qui restera dans les annales.
 
Le matin: fiesta campera
 
2 novillos des Frères Gallon
 
Juanito: une oreille
 
Manuel Roman: une oreille.
 
(Pierre Vidal – corridasi - Photos: Bertrand Caritey)