Vendredi 19 Avril 2024
SUD-OUEST
Lundi, 04 Juillet 2022
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Soustons, avec sortie a hombros de Léa Vicens et Julien Lescarret, et Castelnau sous les gouttes…
 
SOUSTONS
 
Une fête française…
 
Bonne demi entrée, ciel menaçant, seules quelques gouttes ne venant pas gâcher la fête.
 
Toros ou toreros, que du français à l’affiche.
 
2 toros de Gallon, le second primé d’une vuelta al ruedo.
 
4 toros de Margé bien présentés et bien armés dans l’ensemble, le cinquième extra.
 
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Léa Vicens : Salut et deux oreilles.
 
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Julien Lescarret : Salut et deux oreilles
 
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Juan Leal : une oreille et silence
 
Lorsque l’on googlise « Lescarret » on obtient comme résultat : Ancien torero.
 
Cet après-midi, dix années après son retrait, Lescarret a prouvé le contraire, il est toujours torero.
 
D’abord il a réussi à réenfiler le costume blanc de sa confirmation d’alternative à Madrid il y a plus de quinze ans.
 
Et puis il a toréé comme s’il n’avait jamais arrêté, finissant par couper « en toute loi » deux oreilles à son second taureau, un joli Margé tigré, doté de belles cornes, après une faena sincère et engagée comme d’habitude, quelques naturelles bien conduites, et conclue par un splendide volapié. A son premier, rien à dire, taureau compliqué se retournant trop vite, mal tué.
 
Mais Lescarret, qui gère en association les arènes de Soustons, est aussi devenu un organisateur hors pair. Pour son retour, il a su s’entourer des deux numéros un français actuels, Léa Vicens à cheval et Juan Leal à pied, et il a su faire venir un groupe flamenco de grande qualité qui a contribué au succès de la fête en accompagnant avec justesse et profondeur chaque travail des toreros.
 
Ce ne fut pas une grande après-midi de Juan Leal, sans doute mal servi au sorteo, bien qu’il ait réussi à couper une oreille à son premier taureau après une estocade fulgurante, mais sans s’être vraiment entendu avec son taureau. Chose qu’il fit avec son second, dans son style, mais là sans estocade.
 
Léa Vicens, quant à elle, réussit à triompher à son second toro (?) récompensé par une vuelta (?) par une série de banderilles posées al quiebro et un art exquis du dressage. Deux oreilles après une épée et un descabello instantané.
 
Au total donc, une corrida de toros comme l’est notre nouvelle Assemblée Nationale : un peu de tout.
 
Pour que la fête française soit belle pour tous, souhaitons à celle-ci le même succès que notre après-midi soustonnais, cinq oreilles et un matador retrouvé.
 
(EXIR – Photos : Bertrand Caritey)
 
Castelnau-Rivière-Basse dans la tourmente…
 
Dimanche. Novillada sans picador du 20ème anniversaire. Environ 2/3 d’arène. Orage, vent et pluie à partir du premier toro.
 
Six erales du Lartet.
 
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Jean Larroquette, « Juanito » : palmas et silence après avis.
 
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Antonio Morilla : un avis et silence et une oreille après avis.
 
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Manuel Román : une oreille et silence après avis.
 
Il y a vingt ans (sans compter les années de Covid), le regretté François Fortassain, président du Conseil Général des Hautes-Pyrénées et grand aficionado, réunissait autour de lui l’éleveur Paul Bonnet et le président du club taurin local Michel Raymond pour lancer l’aventure de la tauromachie espagnole dans ce petit village de 500 âmes. 20 ans d’efforts acharnés et de sacrifices… Cette année, la course fut particulièrement difficile à monter en raison de la pénurie de services médicaux. La petite équipe organisatrice s’est sentie bien seule dans cette recherche. Tous les problèmes résolus, c’est un brutal changement de temps qui menaçait de mettre tout par terre juste après le paseo. Heureusement, dans les bourrasques, les six novillos ont pu passer ce qui a ôté une forte frustration. Mais combien de temps ces petites équipes de bénévoles ruraux dévoués à leur commune et à la tauromachie tiendront-elles le coup ? Peu sans aucun doute si on ne vient pas les appuyer…
 
Sérieux, les novillos de Paul et Jérôme Bonnet, armés pointus et intimidants. Ils avaient le moral, du moteur, et ne s’en laissaient pas compte, allant dans l’ensemble à más dans des charges quelque peu désordonnées et âpres. Il fallait les consentir pour arriver à canaliser leur force brutale. Dans le contexte météorologique ce n’était pas évident pour les jeunes impétrants encore bien verts pour cette confrontation.
 
Juanito a passé une rude après-midi. Il s’en est vu des pierres face à ses deux adversaires, ne réussissant jamais à trouver la bonne distance et se laissant parfois déborder. Il eut un bon moment à la cape à son second passage où on le retrouva serein et élégant, comme on l’aime. Pas de réussite non plus à l’épée.
 
Antonio Morilla faisait ses débuts en France. Le jeune torero de Morón de la Frontera a dû trouver que le déplacement n’était pas une partie de plaisir. Après avoir connu des déboires au premier passage, il fit preuve de plus de fermeté par la suite, démontrant qu’il avait sa place dans ce cartel. Un estoconazo sin puntilla, porté avec sincérité, la seule bonne épée de tarde, lui permit de couper un trophée mérité.
 
Bien qu’il n’ait pas démérité, Manuel Román parut moins à l’aise que lors de ses précédentes sorties. Le vainqueur de Bougue eut les attitudes les plus toreras de la tarde. Il resta néanmoins prudent de bout en bout, toréant plus avec la pointe de la muleta qu’avec la panse comme il se doit. Il faut lier cette attitude défensive au sérieux de l’opposition et aussi aux bourrasques violentes et inattendues limitant les prises de risques. Défaillance totale à l’épée, ce qui est gênant pour un jeune homme qui veut jouer les premiers rôles.
 
Belle initiative du club de Castelnau que cette novillada « flamenca », une première, qui malgré ces frimas inattendus, nous transportait sur les bords de la baie de Cadiz avec Antonio au cante, Manolo à la guitare et Raúl au cajón. Ils avaient fait le déplacement du Puerto de Santa María pour l’occasion: olé Castelnau !
 
(Pierre Vidal - corridasi - Photos Antoine Torres)