Sauf surprise de dernière heure, on sait qui sera triomphateur de Séville…

Et si l’on avait encore un  doute, la corrida de ce vendredi l’a vite levé. Disons tout de suite qu’elle n’a pas cassé trois pattes à un canard, le lot de Jandilla manquant de tout pour la plupart. De la race, du recorrido, de la bravoure, des forces, bref, sauf à certains moments, rien qui ne pouvait laisser espérer vivre la tarde attendue.

Pourtant, le public était manifestement motivé, on s’en est aperçu dès l’apparition de sa nouvelle idole, Manzanares. Chaleureusement accueilli par une ovation nourrie, José Mari trouva encore le moyen de sortir cette course de la chape à l’image du ciel dans laquelle elle paraissait plombée. Ce sera son principal mérite.

Sébastien Castella connut aussi quelques bons moments sans pouvoir totalement s’imposer malgré une énorme entrega, notamment avec le quatrième, et Alejandro Talavante tenta au dernier de sortir la tête de l’eau, évitant le naufrage, mais buvant quelque peu la tasse.

Le plus inquiétant dans tout ça, c’est de voir depuis quelques jours sur le sable de la Maestranza la plupart des toros étaler des comportements peu propices à faire briller une course. Un désolant panorama de la vitrine ganadera que même un indulto ne pourrait atténuer. De plus en plus inquiétant...

Pour revenir à Manzanares, il est évident qu’il sera bientôt déclaré « triunfador », distinction tout à fait légitime, mais qui ne sera pas suffisante pour masquer la forêt de déceptions qui se cache derrière l’arbre d’un triomphe…