Vendredi 29 Mars 2024
Pinceladas
Dimanche, 08 Mai 2011

Quand le toro n’est pas là, peut-on encore parler de corrida ?

De Dolores Aguirre à Victorino, du Ventorillo à Jandilla, qu’ils soient issus de l’encaste majoritaire ou pas, la plupart des toros présentés à Séville ont déçu.

Il faut dire qu’à Séville, le public est plutôt gentil… et patient. Je connais des endroits ou pour moins que ça, ça aurait gueulé fort sur les étagères, alors qu’à la Maestranza, on se contente de désapprobations polies, retenues, fatalistes, en se disant que ce sera mieux au prochain toro, ou à la prochaine corrida…

Le problème, c’est qu’à quelques exceptions près, il n’y a plus que des tercios de piques tronqués ou simulés pour des toros « cuidés » afin de tenter d’en conserver quelques forces pour d’éventuelles faenas. Ce traitement homéopathique finit par lasser et par manque d’allant et de charge, on finit par s’emmerder ferme, dans l’attente d’un petit geste, d’un muletazo isolé, de pinceladas, de détails, d’une lueur dans la pénombre. En clair, on a souvent droit à quelques miettes, et l’on doit s’en contenter, là où l’on s’attend à un festin…

Sans demander la lune et je ne sais par quelle alchimie, il serait salutaire, pour redonner quelques couleurs à la Fiesta, que les éleveurs reviennent à un toro plus combatif, plus solide, plus puissant, plus brave et plus allègre. Car pour la faiblesse et la mansedumbre, on a déjà donné…