Vendredi 26 Avril 2024
PATRICE
Mardi, 26 Juillet 2022
pq26ph
 
Déborder…
 
Chacun se doit de déborder.
 
Pour vivre autre chose.
 
Que l’ordinaire d’un quotidien sans vague.
 
 
 
Sans la rugosité d’une pierre de lave.
 
Le tranchant d’un éclat de mica.
 
Le blessant d’un galet de fronde.
 
 
 
Dans le toreo.
 
Il importe aussi.
 
De déborder.
 
 
 
Comme une belle crue.
 
Qui fait défaillir.
 
La raison des digues.
 
 
 
Comme un cyclone.
 
Dont l’œil.
 
Caresse le Guadalquivir.
 
 
 
Comme un tsunami.
 
Venu du fond du ventre.
 
Du Pharaon noir.
 
 
 
Sans débordement.
 
Le toreo.
 
Reste vide.
 
 
 
Un courage.
 
Que physique.
 
Est une vanité.
 
 
 
Une écume.
 
Sans vague.
 
 
 
Une passe.
 
Convenue de sens.
 
N’en est pas une.
 
 
 
Un remous.
 
Sur un abîme.
 
 
 
Un trasteo.
 
De pur aspect.
 
Est une coquetterie.
 
 
 
Une brise légère.
 
Sur un océan déchaîné.
 
 
 
Un abandon.
 
Calculé.
 
Une pornographie.
 
 
 
Un estron qui flotte.
 
Sur une immensité.
 
 
 
Un style.
 
Exagéré de préciosité.
 
Un maniérisme.
 
 
 
Un plaisancier.
 
Qui se veut Tabarly.
 
 
 
Une faena.
 
Comme un assemblage.
 
Une tromperie.
 
 
 
Un pédalo.
 
Qui se veut caravelle.
 
 
 
Un coup d’épée.
 
Sans ravissement.
 
Une faillite.
 
 
 
Un grain.
 
Qui se veut tempête.
 
 
 
Dans la pratique tauromachique.
 
Si loin de l’ordinaire.
 
Le convenu est inepte.
 
 
 
Déborder y est difficile.
 
Mais.
 
Essentiel.
 
 
 
Certains toreros.
 
L’ont compris.
 
Et ceux-là, disent.
 
 
 
Autre chose.
 
Que le caricatural.
 
D’une tauromachie de la forme.
 
 
 
Pour ce.
 
Ils existent.
 
Et existeront.
 
 
 
Toujours.
 
 
 
Ceux de l’étiage du sens.
 
Du muleteo de plage.
 
Et des enluminures de monastère.
 
 
 
Jamais.
 
Patrice Quiot