| PATRICE |
| Jeudi, 28 Juillet 2022 | |||
 Galère…
Né à Chiclana de la Frontera le 23 mars 1992, Francisco Montero intègre l’école taurine d’Emilio Oliva et débute en 2009 en non piquée.
« Yo empecé con 14 años, fui a la escuela taurina de Chiclana, con el maestro Emilio Oliva, llegando con un metro y medio y 75kg, llegué muy gordo, y el maestro me dijo que o me ponía a dieta o no toreaba. Con la ayuda del maestro, a los 16 años empecé a torear en tentaderos que hacía la escuela. »
La primera vez que toree fue en Jerez, con 16 años. »
En 2013, à Soto Serrano, un village de 626 habitants à 100 km de Salamanque, il connaît sa première cornada.
Il débute en novillada piquée le 27 août 2017 à Sepúlveda (Segovia).
Il a vingt-cinq ans.
« Mi debut con picadores fue muy duro, estaba sin dinero y tuvimos que viajar todos en coche con todos los trastos, desde Cádiz hasta Sepúlveda, Segovia. Al llegar allí me encuentro que está lloviendo, que hace aire. El debut fue el año pasado, con 25 años, con Ígor Pereira y Jesús Martínez, con toros de Hermanos Bóyanos de Paz. Pinché mis novillos, y no tuve premio. No fue un día soñado, por el tiempo, fue un día de echar raza como fuera, mucha agua, mucho aire. »
 Le 15 septembre suivant, à Real de San Vicente (Toledo), dans une placita en bois avec une fontaine au milieu, il reçoit un coup de corne qui lui sectionne la fémorale.
Dans un état critique, il faillit être amputé et son apoderado de l’époque lui déroba la voiture de sa mère et le cachet de la course.
S’en suit un an et demi de galère entre récupération et envie de démontrer que sa volonté de toréer est intacte et plus forte que tout.
« Yo llamo a cualquier empresa y me dicen que no puedo torear porque no he toreado suficiente, pero si no me ponen, ¿cómo empiezo yo a torear?, va quien tiene el dinero para torear la primera temporada cinco novilladas y después la segunda poder llamar a las ferias para que les pongan en el cartel, pero como yo no tengo dinero para torear, no puedo torear en las ferias de novilladas. En las ferias no se pagan, pero en las novilladas de antes se tiene que poner dinero. »
Il décide d’affronter des toros cinqueños à Brozas (Cáceres) et Torres de la Alameda (Madrid).
Ses vidéos avec des tíos et ce novillero en jeans feront le tour du monde.
Trois jeunes français le remarquent, partent faire sa connaissance au Carnaval de Ciudad Rodrigo et apprennent son histoire.
Geoffrey Calafell le ramène en France pour qu’il trouve enfin l’opportunité qu’il cherche.
L’empresa de Boujan sur Libron la lui donne le 25 juillet face aux « terrificos » novillos portugais d’Antonio Silva. Il ne laisse pas échapper l’occasion, se révèle au grand public et est déclaré triomphateur de la Féria de Boujan 2019.
Il a vingt-sept ans.
A Madrid, le 25 août, toréant avec Alberto Pozo et Alejandro Conquero, sa portagayola avec le capote de paseo face au novillo “Negreño”, cárdeno claro bragado meano axiblanco de 473 kg, de Saltillo, fait le buzz.
Il agit de même avec les Monteviejo à Villaseca de la Sagra où il sort a hombros.
Et, à St Sever, il tue le novillo le capote de paseo lui servant de muleta.
« El novillero gaditano Montero no deja de sorprender. Tras impresionar en Madrid y Villaseca de la Sagra al recibir a sus astados con el capote de paseo a porta gayola, Montero ha dado un giro de vuelta y ha entrado a matar con el capote de paseo.
… Montero usa el capote de paseo como muleta para dejar de esta forma tan sorprendente la estocada. La suerte ha tenido lugar en la localidad gala de Saint Sever, donde el diestro hacía el paseíllo para lidiar una novillada de Coquilla de Sánchez Arjona. »/Mundotoro.
 A Arnedo, il se joue la vie face aux Partido de Resina.
Malgré un coup de corne de 12cm dans le bras, il coupe deux oreilles et remporte le Zapato de Oro.
Et il triomphe à Peralta (Navarre) le 1er septembre avec les novillos d’Aguirre.
Cette temporada 2019 est prometteuse puisqu’avec 9 novilladas, 21 oreilles, 2 queues et 7 puertas grandes, elle lui offre plus de 30 contrats pour la saison suivante.
L’épidémie de COVID 19 freinera son ascension.
Néanmoins, Francisco terminera 2020 avec 5 novilladas et 7 oreilles marquant notamment les esprits par son combat mémorable à Beaucaire face à l’abominable «Comadroso» de Dolores Aguirre qui lui permit de remporter l’Oreille d’Or.
En 2021, la temporada s’avère compliquée ; il torée cependant six novilladas affrontant les Cuadri, Miguel Reta, Raso de Portillo, Monteviejo, Peñajara et indultant un novillo d’El Risco à Miranda del Castañar (Salamanque), un village de 399 habitants.
C’est fort d’un bilan de 27 novilladas, 37 oreilles et 3 queues que Francisco Montero prit l’alternative à Orthez le dimanche 24 juillet 2022.
Octavio Chacón fut son parrain et Sergio Flores son témoin.
Les toros étaient de JL Fraile et Dolores Aguirre.
 Ce jour-là, une fois de plus, Francisco monta au front :
« … Enfin, Montero, l’impétrant fut égal à sa réputation : animé d’une soif de succès admirable qui tint le public en haleine après un premier passage, face au Montealto, un peu terne. Il se jeta corps et âme dans la guerre face à l’imposant Aguirre clôturant le cycle. Avec un culot monstre il le passa avec brio à la cape et tenta les banderilles. C’est alors qu’il se fit saisir par l’animal et suspendu par les cornes, jeté à terre, il fut repris par le toro. Instants dramatiques. Forte émotion. Attente angoissée. Montero revint après de longues minutes, le costume déchiré, des gestes de douleurs. Il profita de la charge spectaculaire du toro pour administrer trois séries supportant l’agressivité brutale de l’animal et la douleur qui le taraudait. Tant de courage bouleversa les spectateurs. Une entière au troisième essai et une oreille unanimement demandée. » /Pierre Vidal/Corridasi.
Salut et oreille.
Ce jour-là, Montero avait 30 ans, 4 mois et 1 jour.
Ce jour-là, il était vêtu de rouge.
La couleur du bonnet des bagnards.
Sources : Marta Tejera/ Torodelidia.es/Corrida France/Corrida Si.
Patrice Quiot
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