| PATRICE |
| Samedi, 30 Juillet 2022 | |||
 Dur…
Federico Borell García, le républicain en béret de Capa.
Pain noir de Tempul.
Et Bukowski.
Artaud à Rodez.
Tabac gris des tranchées de la Somme.
Et «Guernica».
Le vomi du clochard.
La déchirure de Klaus Nomi.
Et l’homme devant le tank de la place Tiananmen.
Le landau de «Potemkine».
Le «Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas».
Et les poings gantés de noir de Carlos et de Smith.
Un crochet de Tyson.
La mâchoire fracassée de Robespierre.
Et le rasoir sur l’œil du «Chien andalou».
Les femmes tondues d’Orléans.
Le «Dies Irae» du Requiem de Wolfgang Amadeus.
Et Simpson dans le Ventoux.
Mandrin écartelé.
Les cinq cents balles brûlées par Gainsbourg.
Et la sortie de Schumacher.
Du soleil.
Du bruit.
Et des mouches.
Du sable, pas celui des plages.
Du bois, pas celui des flûtes.
Et des passes.
Du crottin.
Des yeux bandés.
Et des chevaux renversés.
Une pique qui rentre.
Des banderilles qui harponnent.
Et une épée qui tue.
Des odeurs d’éther.
Des draps blancs.
Et des cicatrices cachées.
Porta gayola d’effroi.
Naturelle de face al mundo entero.
Et estocade en toda ley.
Des cornes.
Du sang.
Et des couilles.
Quelque chose.
Sous la dent.
A mordre.
Dur.
Le tout.
Incendié.
D’authentique.
Métaphore de la vie en éclats.
Et copla.
En brûlure d’ortie du toreo.
Patrice Quiot
|
