Vendredi 29 Mars 2024
PATRICE
Dimanche, 31 Juillet 2022
pq31h1
 
Sin toros…
 
« Pasa la fiesta y el loco resta » (proverbe espagnol)
 
En Espagne, peu de tauromachie sans fête, peu de fête sans tauromachie.
 
Dans les régions de tradition taurine, la tauromachie et la fête semblent indissociablement liées au point qu’elles finissent par être assimilées comme un seul et même phénomène de société : les fêtes taurines.
 
Quelques exceptions cependant où les toros ne sont de la fête :
 
La Vijanera à Silió (Molledo), Cantabrie
 
La Vijanera est une mascarade célébrée le premier dimanche de chaque année dans la petite ville de Silió, en Cantabrie. Pendant cette fête traditionnelle, les extravagants “zarramacos” apparaissent vêtus de fourrures colorées, avec de grandes cloches et des chapeaux pointus.
 
Chaque “zarramaco” possède une fonction spécifique et, ensemble, ils parcourent tout le village de Silió pour chasser les mauvais esprits. Après avoir lu “Las Coplas” (Les Versets), dans lesquelles une critique satirique de l'année précédente est faite, ils continuent avec une chasse à l'ours qui symbolise la victoire du bien sur le mal et apporte la bonne chance à la nouvelle année.
 
La fête de Santa Marta de Ribarteme à As Neves, Pontevedra
 
Défiler dans un cercueil avec les vêtements que vous porterez le jour de vos funérailles, c'est ce qui se passe lors de la fête de San Xosé de Ribarteme ! En effet, ses protagonistes sont des cercueils avec des personnes vivantes à l'intérieur. Il s’agit de personnes atteintes d'une maladie grave et qui y ont survécu. Pour célébrer ironiquement la vie, elles défilent dans des cercueils pour fêter leur guérison.
 
Dans cette célébration funèbre, ce sont les familles qui portent les cercueils pour remercier la Vierge du miracle de la guérison de leur être cher.
 
La Tomatina de Buñol, Valence
 
Chaque année, le dernier mercredi d’août, le village de Buñol devient le théâtre d'une bataille particulière, au cours de laquelle 140 tonnes de tomates sont utilisées.
 
Le concours de Castells à Tarragone
 
Tous les ans, le spectacle de tours humaines les plus hautes du monde est célébré à Tarragone. Il a lieu au début du mois d’octobre et la compétition dure deux jours. Ces tours de vertige peuvent atteindre jusqu’à 10 mètres de haut, sans aucun support, excepté celui des Hommes et du travail en équipe.
 
Les Castells ont été déclarés Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité par l'UNESCO.
 
La bataille du vin à Haro, La Rioja
 
La légende raconte qu’un certain 29 juin, lors d’un pèlerinage au sanctuaire de Los Riscos de Bibilio, un villageois décida de rafraîchir un compagnon en lui versant du vin qu’il avait dans sa gourde.
 
Aujourd’hui, la fête a pris une telle dimension qu’elle consomme chaque année jusqu’à 130 000 litres de vin.
 
La fête de Cascamorras à Guadix et à Baza, Grenade
 
La fête de Cascamorras est, sans aucun doute, l’une des fêtes les plus sales d’Espagne.
 
Le “Cascamorras” est un bouffon vêtu de couleurs vives, originaire de la localité de Guadix, dans la Sierra Nevada. 
 
Tous les ans, le 6 septembre, il tente de voler la statue de la Vierge de la Miséricorde (Virgen de la Piedad) qui se trouve dans le village voisin de Baza, mais les habitants l’en empêchent en lui jetant de la peinture noire et en le poursuivant dans toutes les rues du village. La règle du jeu consiste à pouvoir voler la Vierge sans être tâché de peinture pour pouvoir l’apporter à Guadix, chose bien entendu impossible.
 
Le 9 septembre, le Cascamorras retourne à Guadix les mains vides, ce qui provoque la colère des habitants qui lui jetteront de nouveau de la peinture et le poursuivront.
 
Cette fête a plus de cinq siècles d’histoire.
 
La fête des Enfarinés à Ibi, Alicante
 
Tous les 28 décembre, les Enfarinats (Enfarinés) imposent leur particulière justice sur la place principale d’Ibi (province d’Alicante) en provocant une bataille de farine, d’œufs et de légumes.
 
Les Enfarinats imposent une série de lois absurdes aux habitants. Quiconque a le courage de violer les lois est officieusement amendé et deviendra la cible de ces bombes de farine jetées sur toute la place. L'argent collecté est ensuite reversé à différentes organisations caritatives.
 
Un cessez-le-feu est convenu à l’heure du déjeuner.
 
Plus tard, la bataille se poursuit avec encore plus de farine, de musique et de danse.
 
La fiesta de la Filoxera dans le Penedés, Catalogne
 
Dans la nuit du 7 septembre, des géants dansent tranquillement dans les rues de Sant Sadurní d’Anoia, alors que d’énormes phylloxéras (insectes qui ravagent les vignes) s’introduisent dans le village.
 
Le 8 septembre, l’attaque des phylloxéras se produit et des défilés de feu, d’étincelles et de musique symbolisent leur disparition.
 
La fête du phylloxéra est une manière de rappeler ce fléau qui toucha la culture du cava en Catalogne à la fin du XXème siècle.
 
La Tamborrada à Saint-Sébastien
 
Tous les ans, à l’aube du 20 janvier, commence à San Sebastián l’une des fêtes les plus bruyantes de tout le pays : la Tamborrada. Il s’agit d’une fête qui rassemble plus de 15 000 personnes équipées de leur tambour pour faire du bruit pendant 24 heures.
 
Cette célébration remonte à l’époque de l’occupation napoléonienne de la ville, lorsque les femmes jouèrent du tambour pour se moquer des troupes françaises. Pour cette raison, aujourd’hui, la Tamborrada symbolise l’union des habitants et met en exergue l’identité basque.
 
Les sociétés culinaires ont eu un rôle important dans la promotion de cette fête, c’est pourquoi de nombreuses personnes vont habillées en cuisinier ou vêtues du costume traditionnel basque.
 
La Baixada dels Raiers à Nargó, Lleida
 
Traverser des rivières sur des radeaux était en Catalogne une activité normale jusqu’au siècle dernier. Les Raiers transportaient de cette manière le bois depuis les Pyrénées jusqu’à la mer. La Baixada dels Raiders commémore cette tradition le troisième samedi d’août dans le village de Nargó.
 
Habillés comme à l’époque, les habitants de Coll de Nargó parcourent une partie de la rivière Segre, faisant face aux courants, aux roches et autres dangers. La fête termine par un repas populaire.
 
La Danse de la Mort à Verges, Gérone
 
Les habitants de Verges vivent le Jeudi Saint de Pâques d'une manière particulière et quelque peu macabre, faisant défiler et danser cinq squelettes au son des tambours. Il s’agit de la Danse de la Mort (Danza de la Muerte), une pièce de théâtre qui fait partie de la Procession de Verges lors de la Semana Santa.
 
La Danse de la Mort est une danse au cours de laquelle les cinq squelettes se placent en croix et marchent dans les rues du village éclairées uniquement par des flambeaux.
 
Le Nouvel An en août à Berchules, Grenade
 
A Berchules, dans la province de Grenade, les habitants célèbrent pour la deuxième fois le Nouvel An tous les premiers samedis du mois d’août.
 
En 1994, les habitants de Berchules n’ont pas pu prendre les traditionnels raisins de minuit à cause d’un problème de retransmission des 12 coups de cloches de la Puerta del Sol de Madrid. Pour cette raison, ils ont décidé de célébrer l’arrivée du Nouvel An en août. L’idée a tellement plu que cette fête n’a fait que croître au fil des ans et elle attire aujourd’hui plus de 10 000 personnes.
 
Le “Salto del Colacho” à Castrillo de Murcia, Burgos
 
Le “Salto del Colacho” est une tradition célébrée chaque année en juin à Castrillo de Murcia, un petit village de la province de Burgos. Cette fête, qui remonte à 1621, combine des éléments chrétiens et païens et célèbre la victoire du bien sur le mal.
 
L'événement tourne autour d'un spectacle curieux et spectaculaire, probablement inadapté aux parents inquiets. À la fin d'une procession, un pasteur bénit les enfants qui sont nés dans la région au cours de l'année précédente. Les petits sont ensuite déposés sur des oreillers et placés devant de petits autels ornés de fleurs.
 
C'est à ce moment-là que le “colacho” rentre en scène.
 
Un homme, vêtu de rouge et de jaune et représentant le diable, court dans les rues du village et frappe les participants avec un fouet. Il est à son tour attaqué avec des moqueries et des insultes. Une fois arrivé dans la zone où sont placés les coussins avec les nouveau-nés, le “colacho” saute par-dessus eux pour dissiper les mauvais esprits et assurer la protection et la santé des bébés. À la fin de la cérémonie, les enfants sont saupoudrés de fleurs avant de retourner dans les bras de leurs parents, puis la fête commence avec des danses et du vin.
 
« Hay gente pa’ to’ » disait El Gallo.
 
Patrice Quiot