Vendredi 26 Avril 2024
PATRICE
Mercredi, 10 Août 2022
nim10ph
 
Les années folles…
 
Le Cordobés en 1964.
1983 et Ojeda.
 
Christian dans le vent des Guardiola.
En 1989.
 
Chamaco en 1992.
1995 et les 161 corridas de Jesulín.
 
Et
Le seul contre six du 16 septembre 2012.
 
Des arènes pleines.
De Mexico à Arles.
 
Des avions charters.
Dans le ciel.
 
De Tarifa à Cali.
Et de Mugron à Honolulu.
 
Les bus de peñas.
Sur les routes.
 
Llenos hasta la bandera.
Y carteles de «No hay billetes».
 
Partout.
Ou presque.
 
Années de sourire.
Et de bouquets de fleurs.
 
Sur les plages arrière.
Des coches de cuadrilla.
 
Années.
De Fiesta brava.
 
Simple, généreuse.
Populaire.
 
De joie collective.
Toreando por la calle.
 
Peu importait.
Ce qui était donné à voir.
 
Le pognon.
Avait une autre couleur.
 
Les rires
Une autre force.
 
Les palmas.
Une autre intensité.
 
Et le vin.
Un autre goût.
 
La forme comptait presque autant.
Que le fond.
 
Les arènes.
Comme lieu de plaisir.
 
Pour croquer la vie.
A pleines dents.
 
Dans la locura.
D’une aficion rêvée.
 
Où les filles étaient.
Dangereusement splendides.
 
Et l’intempérance.
Belle.
 
Des passes.
Comme autant de bonheurs.
 
Des éclairs.
De soleil.
 
Des kikirikis.
A l’avenir.
 
Et des estocades.
Comme des clins d’œil aux pisse vinaigre.
 
Années folles quand le toreo.
Etait fête.
 
Années où le calendrier.
Commençait en avril.
 
Pour se terminer.
Avec le Pilar de Saragosse.
 
Et que Noël se célébrait.
A la Pentecôte.
 
Années folles.
Des phares blancs.
 
Immatriculés.
MA, SE ou CA.
 
Années folles.
D’orejas y rabos.
 
Années folles.
Où les bodegas aux murs de salpêtre.
 
Devenaient les « Moulin Rouge».
De la belle vie.
 
Et les placitas des pueblos.
Sous la lumière jaune des ampoules.
 
Des Maestranzas.
De madriers et de tubes.
 
Années.
Aujourd’hui disparues.
 
Et qu’on cherche peut-être.
Simplement à retrouver.
 
jt10h
 
En allant à Alicante.
Avec au loin, l’île de Tabarca.
 
Et au-delà.
Le port de Carthagène.
 
Pour manger.
De l’arroz negro.
 
Et voir un extra-terrestre.
Grisonnant.
 
A l’hiératisme manoletista.
 Et à la verticalité minérale.
 
Produit.
Dérivé d’un système.
 
Qui pilote sans indulgence.
Les destinées.
 
Donner.
Des passes.
 
Beaucoup.
De froide galaxie.
 
Pour quelques-unes.
De soleil noir.
 
Et tuer ainsi.
Quatre toros.
 
Dans une plaza.
Dont la liesse.
 
Rappelait celle.
D’un public grisé de champagne hors de prix.
 
Ovationnant les frous-frous.
Des « cancaneuses » vieillissantes de Toulouse-Lautrec.
 
Patrice Quiot