Il y a des jours comme ça où l’on pense que tout va bien se passer…

Ainsi, ce dimanche à Madrid, malgré un temps frisquet mais ensoleillé, ma journée a commencé par un petit tour au Rastro, histoire de fêter San Isidro à partir des coutumes locales. Ce marché populaire, l’équivalent de nos marchés aux puces, a perdu quelque peu de son authenticité, mais cette réflexion que je me suis faite en chemin valait aussi pour Las Ventas, avec toujours l’espoir de retrouver ce qui en fit longtemps son image de marque.

Les temps ont changé, et l’on trouve maintenant au Rastro les mêmes « rebaladis » que l’on peut voir sur nos marchés. Je vous passe les détails, mais de toutes façons, ce prologue matinal n’avait pas d’autre but que de tuer agréablement le temps avant la grand-messe de la tarde, celle qui à Las Ventas devait être célébrée par le grand prêtre Morante de la Puebla.

Ce que l’on ne savait encore pas, c’est que ce clou du programme allait ressembler comme deux gouttes d’eau à la montagne qui accouche d’une souris ! Avec une belle livraison d’autres rebaladis, j’ai nommé les toros de Cuvillo, indignes pour la plupart de Madrid, autant en présentation (malgré quatre  exemplaires préalablement refusés), qu’en comportement, la plupart affichant des forces limitées et surtout une évidente mansedumbre, conséquence d’un énorme déficit de caste. Bref, un pétard mouillé, une fois de plus, et ce qu’on pensait  être une apothéose s’est transformée rapidement en un merdique spectacle, à peine sauvé, et encore, par l’entrega d’un Mexicain venu confirmer son alternative.

A l’heure actuelle, les  toros de Núñez del Cuvillo ne font plus rêver personne, et l’indulto de Séville ne pourra masquer l’insignifiance de la plupart des exemplaires déjà lidiés, que ce soit à Arles, à Séville aussi et aujourd’hui à Madrid. Bref, un plaisir gâché, pour tout dire une infâme piquette… là où l’on espérait déguster un Champagne millésimé ! Plus qu’inquiétant, cet état de fait devient de plus en plus consternant !