Vendredi 29 Mars 2024
BAYONNE
bay04h
 
Expérience et enthousiasme pour une grande tarde…
 
Dimanche après-midi, quatrième et dernière de la Feria de l’Atlantique. 
 
Trois quarts d’arène. Toros de Garcigrande, (3º, 4º, 5 et 6º avec le fer de Domingo Hernández), le sixième ‘Campanillero’, nº 29, negro, de 514 kilos, vuelta al ruedo. 
 
MIGUEL ÁNGEL PERERA, oreille après avis et oreille après deux avis.
 
PACO UREÑA, salut après avis et oreille après avis.
 
JESÚS ENRIQUE COLOMBO, deux oreilles et deux oreilles.
 
Salut d’Agustín de Espartinas.
 
Vuelta triomphale du mayoral en compagnie de Colombo à l’issue du dernier combat.
 
On ne peut opposer la raison à l’émotion, ni l’enthousiasme à l’expérience, ni même la jeunesse à la maturité. C’est le bon dosage de ces deux vertus qui font les grandes réussites. C’est cet alliage rare, mais solide, qui donna cette saveur inoubliable à la tarde de dimanche soir à Lachepaillet, pour le final d’une grande féria de l’Atlantique.
 
Le premier mérite on le doit au lot de Garcigrande, modeste de trapío dans sa présentation, bien qu’armé pointu et souvent avec agressivité, qui eut le comportement idoine pour permettre à chacun de s’exprimer. Absents sous le fer, les Garcigrande montrèrent leur classe avec les leurres dans des charges longues et répétées en humiliant sur les deux cornes. Tout cela avec une certaine vibration, une vraie émotion ; le dernier remportant tous les suffrages grâce à sa transmission et à sa durée.
 
map04h
 
Miguel Ángel Perera aura - on l’espère du moins - fait taire les esprits grincheux qui se refusent à voir les mérites de ce grand professionnel à la technique imparable et sur lequel on peut toujours compter grâce à son sens des responsabilités. Egal à lui-même à son premier passage et pour certains sans surprise, il lâcha les chevaux par la suite sans doute piqué par le succès populaire de Colombo. C’est beau la competencia chez une figura de cet acabit qui jouait là son unique prestige, pièce néanmoins essentielle de sa personnalité. Ce fut une faena hiératique, donnée dans un mouchoir de poche, exécutée sur quelques centimètres carrés. L’incroyable impassibilité de l’homme avait quelque chose de magique, la corne frôlant son mollet sans qu’il n’en semble troublé. Quelle science du terrain, au millimètre près, quelle assurance et confiance en soi, quel sens de la cadence aussi car jamais la percale ne fut touchée, même dans les séries les plus lentes. Ce fut LA faena de la féria. Une entière, mais le toro fut long à tomber ce qui limita la récompense à une oreille très fêtée.
 
pu04h
 
A Paco Ureña il faut des oppositions plus sévères - comme on a pu le voir à Bilbao - pour qu’il donne sa mesure. C’est un destin amer pour ce torero au visage tragique coincé entre la maestría de Perera et le bouillonnant Colombo. Il fit le job sans qu’il n’y ait à redire et coupa l’oreille du second après une faena souvent décentrée, mais qui eut ses moments plaisants et se conclut par une demie en place d’effet rapide.
 
jec04h
 
Parfait avatar de la tauromachie des terres andines, le Vénézuélien Jesús Enrique Colombo obtint un gros succès populaire. A la science et au savoir de Maestros comme Perera, il oppose la joie, le désir de vaincre qui porte - à juste titre - sur les gradins. Cette soif de conquistador, ce désir de fortune, de triompher à tout prix, quitte à sortir des sentiers battus et à emprunter des chemins hétérodoxes, n’est-ce pas cela aussi le toreo ? Colombo maîtrise parfaitement le capote et dans ce premier tiers, il passa en revue avec brio tout le répertoire : véroniques basses, chicuelinas, tafalleras, gaoneras et formidables lopesinas : un véritable chapitre du Cossío en quelques minutes. Aux banderilles, médiocre à son premier passage, il assura un tiers engagé et à más au dernier. A la muleta, ma foi, devant un toro de bandera, le sixième, il s’imposa sans être ni vulgaire, ni jamais débordé avec cet enthousiasme immodéré qui maintint la sympathie populaire jusqu’à la fin. Il tua « Campanillero » à recibir, basculant sur la corne comme un mort de faim, ce qui fit forte impression.
 
Cette opposition de style entre deux personnalités, Perera et Colombo, fit le sel de la soirée, son succès : ce fut une course qui aura fait aficion.
 
Pierre Vidal - Photos Bruno Lasnier.     
 
Matin. La sans picador…
 
Un quart d’arène. Trois erales de La Espera (1er, 4ème, 6ème) deux d’Alma Serena (2nd et 5ème) et un du Camino de Santiago (3ème), vuelta au second (Alma Serena) et au sixième (La Espera). Jean François Majesté (La Espera) et Philippe Bats (Alma Serena) ont salué à l’issue de la course.
 
mr04h
Manuel Román : salut au tiers (un avis)
 
pdl04h
Rafael Ponce de Léon : vuelta
 
juanito04h
Juanito : salut au tiers (un avis)
 
tb04h
Tristan Barroso : vuelta (deux avis)
 
jar04h
Jarocho: deux oreilles, une oreille au dernier qu’il a combattu comme gagnant des phases finales. Il a remporté tous les trophées…