L’exemple des triomphes de Talavante et Manzanares à Las Ventas est significatif…

Il y a un monde entre l’analyse à froid et le fait de vivre l’événement sur le vif. Dans le premier cas, on passe tout au peigne fin et l’on finit toujours par trouver des scories dans le geste, le placement, le déroulement d’une faena.

Sur place, il y a ce « run run » accompagné de olés montant de 20.000 gorges, l’alegría d’assister enfin à une faena cohérente, entretenue, et surtout parsemée de quelques gestes de classe, notamment à gauche. La plaza a été à l’unanimité derrière Talavante et le lendemain Manzanares pour leur entrega et une torería empreinte d’une personnalité bien affichée, à l’écart de sempiternels « copier-coller »…

Ces deux conceptions ne font pas bon ménage, et certainement comme vous, je passe de l’une à l’autre par la force des choses, personne ne pouvant tout voir « in situ ». Mais quand on a la chance  de vivre ces moments sur le terrain, on se laisse emporter par la vague, par ses émotions, ses sentiments, laissant les analyses à plus tard. C’est ce qui fera toujours la différence entre un billet de corrida et… une télécommande !