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PATRICE
Mardi, 13 Septembre 2022
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La Reverte (2)…
 
… Cette interdiction indigna la matadora qui entreprit d’aller devant les tribunaux pour défendre son droit de continuer à exercer sa profession.
 
"Que M. De La Cierva me donne des lettres de créance d'homme et je continuerai à me battre comme les hommes le peuvent, car je suis aussi capable que n'importe qui d'autre", disait Salomé.
 
Mais la bataille juridique ne tourna pas en faveur de La Reverte.
 
Car la controverse finit par un scandale bien plus grand que ce à quoi on pouvait s'attendre.
 
En effet, se rendant compte qu'elle n’avait aucune chance de gagner son procès et qu'elle ne pourrait pas continuer à toréer, Salomé avoua qu'elle n'était pas une femme, qu'elle n'avait jamais été baptisée sous le nom de María Salomé, mais qu'elle était un homme.
 
Salomé ne clarifia pas davantage la situation et toréa sous le nom d'Agustín Rodríguez.
 
En septembre 1911, ABC remettait le couvert dans un article intitulé « Changements de sexe » :
 
«Hemos leído que María Salomé no es la tal María y que la antigua matadora de novillos es hoy Agustín Salomé Rodríguez. Que viste airosamente traje masculino, que cubre su cabeza con elegante jipi y que ha estado en Madrid, donde, previo examen, ha quedado resuelta la duda de muchos años [...]. Lo que podemos afirmar nosotros es que la vimos torear una vez en la plaza de Madrid y advertimos en ella un valor grande al estoquear dos novillos con respetable cornamenta, una agilidad impropia de una mujer para correr y saltar vallas, así como una resistencia física que no es común en los individuos de sexo débil».
 
Certains aficionados pensaient qu'elle avait conçu le stratagème après avoir été interdite de toréer en tant que femme, afin de continuer à gagner sa vie. Et doutaient qu'il s'agissait d'un homme. Des années plus tard, courut la rumeur d'un médecin qui avait soigné La Reverte à la suite d’un coup de corne reçu à Salamanque et qui aurait déterminé que ses attributs étaient masculins. 
 
L’information se propagea dans le public et beaucoup spéculèrent sur un cas présumé d'hermaphrodisme. 
 
Et ce jusqu'à ce qu'au milieu des années 1930, lorsque Salomé mit fin à sa carrière dans les arènes et partit vivre de ses économies dans sa maison de Las Navas de Tolosa. 
 
Et quand les sous manquèrent, elle s’en fut gagner sa vie comme gardien dans une mine à Jaén jusqu’à sa mort en juin 1945.
 
Mais l'affaire continua à faire le buzz.
 
En septembre 1945, la quatrième de couverture de “El Ruedo” faisait écho à son histoire. Et l’écrivain et chroniqueur taurin Benjamín Bentura, “Barico”, exprimait clairement son indignation:
 
«He aquí un caso de desvergüenza que no tiene par en la historia del toreo. Esta María Salomé ni era María, ni Salomé, ni debió apodarse La Reverte. Parece que la historia, poco edificante, de esta señorita torera, que no era señorita ni sabía torear, debió servir de tema para un juguete cómico de finales del siglo pasado. Pero las superchería de Agustín Rodríguez no tenía gracia. Y si se le recuerda, es por los embustes y fraudes que hizo en su dilatada vida profesional».
 
En septembre 1962, ABC publia un autre article pour réhabiliter « el más extraordinario y singular personaje que ha pisado los ruedos españoles ».  "Sa vie, caricaturale et absurde, avait un certain air de légende et est entrée dans l'histoire de la tauromachie comme quelque chose d'extraordinaire et d'inouï", écrivait Francisco Rodríguez Batllori.
 
« Ses efforts pour combattre plus et mieux ont été inutiles, puisque les carences que le public avait tolérées à María Salomé n'étaient pas, en revanche, pardonnées à Agustín Rodríguez.
 
No es posible, sin embargo, desdeñar el mérito de aquel juego difícil y peligroso, mantenido durante años, sin que las empresas taurinas, los ganaderos, la crítica y los aficionados se percatasen del fraudulento truco», ajoutait-il.
 
Le registre civil de sa ville natale aurait pu mettre fin à la controverse, mais il s'avère qu'il avait été brûlé pendant la guerre civile, tout comme le registre paroissial où Salomé avait été baptisée.
 
Il ne reste aucune trace.
 
Le mystère du sexe de La Reverte demeure.
 
Sources : ABC.
 
Datos 
 
María Salomé Rodríguez Tripiana (Senés, Almería, 28 de agosto de 1878 – Vilches, Jaén, junio de 1945), también conocida como « La Reverte », fue una mujer torera que adquirió cierta relevancia a principios del siglo XX al presentarse como hombre con el sobrenombre de "Agustín Rodríguez".
 
Patrice Quiot