Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Mercredi, 05 Octobre 2022
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Salle d’attente… (2)
 
José était venu.
 
Accompagné de son frère aîné Rafael.
 
 
 
Chez qui.
 
Le « Médico del cuerpo » de Gelves.
 
 
 
Avait diagnostiqué.
 
Un « flamenquismo » inquiétant.
 
 
 
Dans son quotidien.
 
Sa pratique professionnelle.
 
 
 
Ainsi que dans son langage.
 
Le tout.
 
 
 
Nécessitant.
 
Une thérapie que seul.
 
 
 
« El austriaco flaco, de gafas y de barbilla ».
 
Etait à même de prescrire.
 
 
 
Car "Perfecto es lo que está bien arrematao".
 
Me précisa Rafael en allant se tirer.
 
 
 
Un café con leche au distributeur.
 
Et en allumant un deuxième cigare.
 
 
 
N’ayant cure de la prophylaxie.
 
D’ordinaire de mise dans le lieu.
 
 
 
Avant de passer un coup de fil.
 
A Ortega y Gasset.
 
 
 
Pour expliquer au philosophe ce que.
 
« Tié q'haber gente pa'tó" voulait dire.
 
 
 
Rafaé n’avait pas voulu partager.
 
La tente canadienne de son frangin.
 
 
 
Et descendait.
 
A l’« Ibis Budget Nîmes Est» de Marguerittes.
 
 
Prenant ses repas.
Au restaurant «Le Paseo».
 
 
5 Av. de la Madone.
30320 Bezouce.
 
 
Le troisième de la patientèle de l’Eminent.
S’appelait Juan.
 
 
« Ju…Juan Ber… Belmonte».
Précisa-t-il.
 
 
« De Seviya.
Ca…calle Feria».
 
 
Lui aussi habitait.
Sur la rive d’un fleuve.
 
 
La beauté ne faisait pas.
Son charme.
 
 
Un peu bossu, prognathe.
Il avait les jambes torses.
 
 
Yeux dans l’amer.
 
Nez camus.
 
 
 
La bouche.
Comme une extrême onction.
 
 
Comme s’il allait.
Se tirer une balle dans la tête.
 
 
Mais il ne venait pas consulter.
Pour ces dysmorphies.
 
 
Juan voulait savoir.
Pourquoi à près de soixante-dix ans.
 
 
Il était tombé amoureux.
D’Amina Assis.
 
 
Une beauté cavalière.
Née au pays du café.
 
 
Qui avait cinquante ans.
De moins que lui.
 
 
Lui qui disait :
"Si quieres torear bien olvida que tienes cuerpo ».
 
 
Voyait soudain ce corps.
Reprendre le dessus.
 
 
Ça ne collait pas vraiment.
A ses paroles.
 
 
Et ce décalage.
Entre le dire et le faire.
 
 
Le troublait.
Le Juan.
 
 
Il venait voir l’Eminent.
A ce motif.
 
 
Et après avoir visité.
Aigues-Mortes et baroulé en Camargue.
 
 
Il avait pris ses quartiers.
A l’ «Imperator».
 
 
D’où il était venu.
En taxi.
 
 
Bénéficiant au vu de son âge des services.
 
De « Taxi Jo et VSL ».
 
(A suivre…)
 
Patrice Quiot