Vendredi 29 Mars 2024
PATRICE
Jeudi, 06 Octobre 2022
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Salle d’attente… (3)
 
Le quatrième de nos amis.
 
Se nommait Luis Miguel González Lucas.
 
 
 
Il était grand, beau.
 
Elégant.
 
 
 
Sans fard, mais avec cependant une certaine prétention.
 
Il évoqua ses conquêtes féminines.
 
 
 
Rita, Ava, Lauren.
 
María, Romy…
 
 
 
Sans fard non plus, il nous raconta.
 
Comment, pour payer.
 
 
 
La pension de leur hôtel à Medellín.
 
Ses aînés Domingo et Pepe.
 
 
 
Avaient vendu à une anglaise.
 
Le pucelage de leur benjamin.
 
 
 
Ce n’est cependant pas ces détails insignifiants.
 
Qui l’avaient incité à consulter l’Eminent.
 
 
 
L’objet de sa visite.
 
Remontait au souvenir.
 
 
 
De ce 17 mai 1949 où à Madrid.
 
Levant l’index.
 
 
 
Après avoir coupé deux oreilles.
 
A un toro d’Antonio Pérez.
 
 
 
Il s’était proclamé.
 
« Numero uno ».
 
 
 
Sa culpabilité par rapport.
 
A son rival Manolete tué 629 jours avant.
 
 
 
Travaillait ses rêves.
 
Comme un péché loin d’être véniel.
 
 
 
Et comme ni son copain Franco.
 
Ni Picasso.
 
 
 
N’avaient été en mesure.
 
De lui en expliquer le pourquoi.
 
 
 
Il était venu consulter.
 
A Bezouce.
 
 
 
Bien qu’il demeurât très circonspect.
 
En la matière.
 
 
 
Je crus comprendre.
 
Qu’Il descendait chez une copine qui lui voulait grand bien.
 
 
 
Et qui habitait.
 
Saint-Gervasy.
 
 
Le cinquième s’appelait Francisco Manuel Ojeda González.
 
C’’était un taiseux de la marisma.
 
 
 
Qui faisait précéder chacune de ses rares phrases.
 
D’un « Tup ! Tup ! » quelque peu étrange.
 
 
 
Et qui pratiqua systématiquement.
 
Son activité professionnelle.
 
 
 
De façon cyclonique et rotatoire.
 
Sans se poser trop de questions.
 
 
 
Dans la mesure.
 
Où pour lui.
 
 
 
C’était la seule façon.
 
De faire.
 
 
 
Jusqu’au jour.
 
Où Il s’interrogea.
 
 
 
Sur la récurrence.
 
De cette récidive circulaire.
 
 
 
Et sur le pourquoi.
 
De la chose.
 
 
 
Aussi, quand au téléphone Sigmund.
 
Commença à lui parler de « wiederholung »
 
 
 
De « répétition.
 
Comme échec de la symbolisation ».
 
 
 
D’un enfant qui jetait des objets.
 
« Poursuivant une bobine en disant : Oooo ».
 
 
 
De « souffrance, de compulsion.
 
De pulsion de destruction ».
 
 
 
Le Sanluqueño comprit qu’il fallait qu’ll fasse fissa.
 
Pour venir de toute urgence à Bezouce.
 
 
 
Où il attendait son tour.
 
Avant de repartir à cheval.
 
 
 
Vers sa maison.
 
Au pays des lynx.
 
 
 
Après cependant être allé faire une dévotion.
 
Sur la tombe de son amie Pepita.
 
 
 
Qui, de son état.
 
Avait exercé de florista au Grau du Roi...
 
(A suivre)
 
Patrice Quiot