Il y a souvent loin de la coupe aux lèvres…

Ainsi, à Las Ventas, dès qu’il se passe quelque chose, on entend vite le même refrain, que les cartels sont superbement rematés, que c’est le meilleur cycle depuis longtemps, et je ne sais quoi encore…  Je dois avoir la berlue…

Autant je suis d’accord pour quelques grands moments, du moins bons moment, auxquels j’ai d’ailleurs eu l’occasion et la chance d’assister pour certains d’entre eux (Flor de Jara, Talavante, Manzanares…), autant la succession de corridas insipides, principalement à cause de lots de toros faibles et décastés, commence à me paraître indigeste. Cette dernière semaine en est le parfait exemple, avec les lots, ou parfois ce qu’il en restait, de Partido de Resina, Montealto, El Torreón, Alcurrucén à un degré moindre, El Cortijillo et aujourd’hui Las Ramblas.

Faites le compte, enlevez un excellent toro d’Alcurrucén pour Sébastien Castella, sauvez-en deux ou trois autres, et sur un total de 36 plus les sobreros et en comptant la novillada, on arrive à environ 80% de toros soit faibles, soit mansos, soit ternes, bref, décastés à divers degrés ! Une bien sombre semaine…

Je n’ai certes ni la science infuse, ni de solutions miracles, mais ces corridas étant télévisées, je ne suis pas sûr qu’elles aient été la meilleure propagande. Aujourd’hui, on mesure le chemin qu’il reste à parcourir pour que ce qui constitue notre passion devienne crédible et attirant.  Car autant le petit écran peut constituer une vitrine, autant il peut se transformer en repoussoir. Et actuellement, c’est plutôt le cas, non ?