Mercredi 24 Avril 2024
Marc Serrano : Onze bougies pour un triomphe espéré…
Samedi, 28 Mai 2011

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Dans quelques jours, Marc Serrano ouvrira la Feria de Pentecôte à Nîmes…

Avant cette échéance très importante pour lui, le Nîmois se prépare au quotidien dans le berceau de la tauromachie où il vit, Madrid. Pour des raisons professionnelles, certes, mais surtout pour être au plus près d’une ambiance taurine qui lui plait et qui l’amène à faire de nombreux déplacements vers le campo, où en plus de son entraînement physique, il a assez fréquemment l’occasion de tienter…

Le jour où nous nous sommes rencontrés, le plus madrilène des toreros nîmois se rendait à Ajalvir, dans la finquita de Cipriano Hebrero, vétérinaire, ganadero et empresa, un personnage que j’aurai bientôt l’occasion de vous présenter ici. En compagnie d’Ismael, son ami banderillero, il a « sué le burnous » sous une chaleur écrasante, toréant de salon et n’hésitant pas à jouer aussi le rôle du toro. A l’issue de cette séance, Marc m’a parlé de sa vie madrilène, de ses projets et des échéances qui se profilent…

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"Vivre à Madrid, c’est pour moi être plus proche des professionnels, ça m’a permis aussi d’élargir mon champ d’action, de m’implanter peu à peu sur le marché espagnol, de tienter davantage et de voir ma profession sur un angle un peu plus large… Ce qui m’a décidé également à me fixer ici, c’est la facilité des moyens de transport, ça a beaucoup changé en dix ans et je peux rentrer à Nîmes très rapidement chaque fin de semaine grâce à Ryanair.

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Je m’entraîne tous les jours, que ce soit physiquement en allant par exemple courir au Retiro, qui est proche de mon domicile, ou dans le campo, je fais aussi pas mal de salon dans plusieurs fincas avec d’autres toreros et parfois je suis invité à venir tienter, la position centrale de Madrid me facilitant les déplacements.

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Pouvoir approcher les professionnels espagnols était pour moi très important, ça m’a aidé pour les contacts, et si l’an dernier je n’ai toréé qu’une corrida en France et deux ou trois festivals, j’ai pu en toréer cinq ou six en Espagne et autant de festivals… Il est clair que je n’aurais pas eu ces possibilités si je n’avais pas habité ici.

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Je n’oublie pas pour autant la France, j’ai la chance d’être aussi invité par des éleveurs, j’ai mon propre club taurin et je participe, outre les tientas, les toros en privé et les fiestas camperas, à quelques festivals, tout cela m’apportant beaucoup dans ma préparation et me permettant de voir où j’en suis.

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Cette année, j’ai déjà participé à deux corridas, à Vergèze et Saint-Martin-de-Crau. J’étais très content de retourner à Vergèze où j’avais coupé deux oreilles il y a deux ans, c’était la première corrida de la saison, elle est sortie un peu compliquée pour pouvoir vraiment s’exprimer, je ne suis pas mécontent de cette corrida mais c’est vrai que c’était difficile pour qu’il se passe quelque chose ce jour-là. La corrida était bien  présentée, sérieuse, mais elle a manqué un peu de forces et de transmission…

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C’est évidemment frustrant de se préparer autant pour un tel résultat, on vient toujours pour triompher, mais on sait que ce n’est pas toujours possible et qu’il y faut aussi un peu de chance.  Il y a des fois où la rencontre entre le torero et le toro ne peut pas se réaliser comme on l’espère, et dans ce cas il y a toujours une part de frustration, mais la tauromachie est comme ça, et il faut l’accepter.

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A Saint-Martin, il y a eu des toros intéressants, en particulier le lot de David Mora et le deuxième de López Chaves, et les trois autres ont été plus compliqués. Pour ma part, j’ai regretté de pincher mon deuxième, car sans ça, je pense que j’aurais pu couper une oreille. C’est un mea culpa que je dois faire.

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Nîmes, c’est mon futur challenge. Toréer les Partido de Resina, c’était de par le nom de Pablo Romero une opportunité intéressante, mais ma principale motivation venait surtout du fait que je savais que je toréais à Nîmes ! Il y a un côté sentimental très important parce que c’est ma ville et qu’un triomphe dans une arène aussi importante a forcément des répercussions pour la suite de la temporada. 

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Quand j’ai appris la substitution, j’étais d’un côté surpris, mais aussi assez heureux car Virgen María, c’est une ganadería qui présente certaines garanties, je la connais assez bien, j’ai eu déjà l’occasion de toréer ces toros en festival ou en corrida, comme l’année dernière à Marbella, et à chaque fois, ça m’a bien réussi. J’y vois un signe encourageant, ce sera jour pour jour les onze ans de mon alternative, j’en suis reconnaissant envers tous les gens qui m’ont aidé, et pour un tas de raisons, ça ne sera pas un jour comme les autres… Petite anecdote au passage, le jour où j’ai appris que j’allais toréer à Nîmes, la coïncidence a fait que je mangeais avec Jean-Marie Raymond, le ganadero de Virgen María ! Evidemment, à ce moment-là, on ne se doutait pas encore que ce serait devant ses toros !!!

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Outre Nîmes, j’ai la corrida de Vic au mois d’août et deux autres déjà signées en Espagne, dans le Nord-Ouest, une pour le 25 juin et l’autre pour le lendemain de Vic. En outre, je suis en pourparlers pour d’autres dates, mais rien n’est encore arrêté. Plusieurs personnes me donnent un coup de main, dont Serafín Paya, mais je n’ai pas vraiment d’apoderado et je prends aussi pas mal de contacts directement…

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Mon but, c’est évidemment de toréer le plus possible, davantage que la saison dernière, c’est pourquoi j’attends beaucoup de Nîmes pour donner en cas de succès un autre virage à ma carrière. Dans ma situation, j’ai besoin de frapper un grand coup et la grande arène qui peut me le permettre, c’est bien sûr Nîmes."

On souhaite évidemment que les onze bougies que Marc va souffler le soient pour un « feliz cumpleaños »… Il ne lui reste plus qu’à prier… la Virgen María !!!