Vendredi 29 Mars 2024
RION
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Le plaisir de toréer, tandis que Colombo enflamme l’arène…
 
La tradition est désormais solidement établie. La fiesta campera de Rion-des-Landes met un terme à la temporada dans le Sud-Ouest. Si les toros de Jalabert sont pratiquement immuables depuis le début de l’aventure, le cartel est pour sa part une prime aux toreros qui ont été le plus en vue au cours des mois d’été. Avec son courage à la pointe de l’épée, Alberto Lamelas est toujours présent malgré les saisons qui se succèdent, Clemente est enfin parvenu à hisser sa rigueur au-dessus de la mêlée, et Jesús Enrique Colombo dispense sans compter ses sortilèges sud-américains dans les plis de sa cape.
 
Poussent derrière, avec force et conviction, les franco-espagnols Christian Parejo et Tristan Barroso.
 
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Hier matin, dans la fraîcheur mais dans la lumière d’un beau soleil d’hiver, Alberto Lamelas ouvrit le bal avec un toro des frères Jalabert. Sa cape soulevait les premiers applaudissements. Il poursuivit sur ce ton avec une série de chicuelinas, après la pique. Avec une muleta très douce et lente sur la main gauche, il donnait le ton à sa faena qu’il poursuivait après un subtil changement de main, sur la gauche. Un moment de séduction accompagné de la musique et terminé d’un pinchazo et d’une entière. Lors d’une fiesta campera, pas de présidence et toujours un public généreux qui accorda deux oreilles.
 
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Très rigoureux dans son comportement, Clemente se vit confier un novillo de même type, lui aussi pour une pique au cours de laquelle la hampe se brisa. Ce fut un animal qu’il toréa essentiellement à droite, quelques passages à gauche mais toujours sur les deux mains beaucoup de douceur et d’harmonie. Tout au long de son combat, il s’attacha à conserver sa muleta le plus bas possible. Il se retira sur quelques belles ayudadas et une demi-lame complétée d’un descabello, lui aussi deux oreilles.
 
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Comment ne pas être séduit par le capote de Jesús Enrique Colombo ? Pour exemple la demie de fin fut somptueuse. Elle précédait une série de quite très spectaculaire, venus de l’autre côté de l’Atlantique. Avec beaucoup d’alegría et de volonté, il s’arma trois fois des banderilles avec efficacité et sobriété. Un séduisant début de faena, tout en naturelles, très lentes et basses. Soudainement, une trinchera à la Morante et il repart tout en douceur et harmonie sur l’autre main. Le final est éblouissant, deux ou trois manoletinas enchaînées sur des pechos. A peine le temps de se replacer qu’il cloue une entière d’effet instantané. Il est vrai que le toro était plus brillant que les deux premiers et fut primé d’une vuelta posthume, Colombo promenait ensuite ses deux oreilles et une queue, accompagné du mayoral des Jalabert, Jean-Luc Courriol.
 
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Les novillos étaient du fer d’Alma Serena, de Philippe Bats. Christian Parejo, le Biterrois de Chiclana de la Frontera, manqua totalement cette opportunité. Obligé de cacher la faiblesse de son adversaire, il commit quelques fautes qui lui valurent trois accrochages. Souvent il recula, mais se sauva par un immense coup d’épée qui lui valut une oreille.
 
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Chez Tristan Barroso qui clôturait la fiesta, on retiendra deux ou trois véroniques et ses interminables muletazos, plus lents et plus bas à chaque passe. Et toujours présente, cette volonté de gagner et de s’imposer. Il arracha lui aussi ses deux oreilles après un pinchazo, une entière et un descabello.
 
Une fiesta campera qui aura séduit par le plaisir manifesté par tous les acteurs de la matinée.
 
Jean-Michel Dussol - Photos Bruno Lasnier
 
Mais aussi défendre la corrida…
 
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A l’issue de la fiesta campera, le public était invité à venir dans l’arène pour réaliser une photo de groupe. Un millier de Landais qui réaffirmait par cette présence leur volonté de défendre la corrida et bien décidé, avec d’autres, de s’opposer à la proposition de loi voulant interdire la tauromachie. Une pièce de plus qui sera versée au dossier de la défense de la corrida.