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PATRICE
Lundi, 14 Novembre 2022
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Los toros en el cine (2)…
 
Plusieurs autres romans taurins ont été adaptés à l'écran avec succès : « Sang et lumière » de Georges Rouquier (1954) d'après Joseph Peyré, « Le Soleil se lève aussi » (1957) d'Henry King d'après Ernest Hemingway.
 
« A cinq heures de l'après-midi » réalisé par Juan Antonio Bardem en 1960 d'après la pièce d’Alfonso Sastre « La Cornada » montre comment deux toreros sont manipulés par leurs apoderados.
 
Présenté au festival de Cannes en 1960, le premier long métrage de Carlos Saura, « Los Golfos »,  met en scène une bande de voyous obligés de se sacrifier pour que l'un d'entre eux puisse réaliser son rêve le plus cher : devenir torero.
 
En 1964, c'est le réalisateur Francesco Rosi qui traite de la corrida dans « Le Moment de la vérité » interprété par le matador Miguelín il décrit l'ascension et la chute d'un torero.
 
Parmi les adaptations d'œuvres littéraires à succès, on compte la nouvelle de Prosper Mérimée « Carmen », adaptée par Carlos Saura (1983), « Carmen Jones » et celle de Francesco Rosi avec Julia Migenes Johnson (1984).
 
Certains réalisateurs hollywoodiens, qui étaient aussi des aficionados, ont réussi à comprendre la réalité de la tauromachie, notamment Budd Boetticher et Orson Welles qui, tous deux, se sont essayés au métier de torero.
 
Le premier a réalisé deux fictions inspirées par son séjour au Mexique, « La Dame et le toréador » (1951) et « Le Brave et la belle » (1955), ainsi que « Arruza » (1968), biographie du torero Carlos Arruza pour laquelle Boetticher s'est pratiquement ruiné.
 
De l'afición d'Orson Welles, il ne reste qu'une partie d'un ensemble d'épisodes de la série « All is true » intitulé « My Friend Bonito » et quelques émissions télévisées telles que « Corrida à Madrid » (1955) et Orson Welles : « The art of bullfighting » (1961).
 
« Heureux qui comme Ulysse », film français réalisé par Henri Colpi avec Fernandel en 1969 et dans lequel joue Marc Antoine Romero, sorti en 1970, rappelle aussi les souffrances des chevaux blessés lors des corridas de rejón.
 
De nombreuses stars d'Hollywood ont été aficionadas. On a notamment pu voir dans les gradins Ava Gardner, Rita Hayworth dans les années 1950, 1960, même Brigitte Bardot qui admirait le torero Chamaco père.
 
Plus récemment, Pedro Almodóvar a réalisé en 2002 « Parle avec elle ». Il était déjà l'auteur en 1985 de « Matador ».
 
Une biographie romancée du matador « Manolete » a été réalisée en 2008 par Menno Meyjes : « Manolete ».
 
En 1989, Sharon Stone a repris le rôle de Doña Sol, dans un film considéré comme secondaire par la critique : « Arènes sanglantes » (1989) du réalisateur espagnol Javier Elorrieta, troisième adaptation du roman de Vicente Blasco Ibáñez, sorti dans un premier temps en français sous le titre « L'Indomptée ».
 
Le 29 juin 2012, lors d'une entrevue sur ABC es., l'actrice américaine a fermement défendu la corrida face au présentateur Jorge Javier Vázquez, « declarado antitaurino » notoirement anti-taurin, en déclarant « que les taureaux faisaient partie de la culture historique de l'Espagne et qu'ils en étaient la poésie ».
 
Outre les documentaires sur la tauromachie et les biographies de matadors, il existe une catégorie cinématographique assez méconnue du grand public : les matadors-acteurs. Parmi les plus « flamboyants », on trouve Arruza, « El Cordobés » qui sont aussi les plus connus. Mais les carrières cinématographiques des toreros ont toutes été assez brèves.
 
Seuls deux ont véritablement embrassé la carrière de comédien : Mario Cabré, catalan, issu d'une famille de comédiens et le gitan Rafael Albaicín.
 
Il existe aussi des courts-métrages comme « La Corrida interdite », 1958, ballet cinématographique réalisé à partir d'images de corrida au ralenti par Denys Colomb de Daunant et « Le Drame du taureau » réalisé par Lucien Clergue.
 
Il y a eu encore un certain nombre de productions honorables comme « Duende », 1986, de Jean-Blaise Junod, « De sable et de sang », 1987, de Jeanne Labrune.
 
En 2018, le documentaire écrit et réalisé par André Viard “Tauromachies Universelles” de l'Union des Villes Taurines de France et l'Observatoire National des Cultures Taurines, salué par l’Institut de Paléontologie humaine pour sa pertinence et son originalité dans la mise en lumière de la relation immémoriale entre l’Homme et le Taureau, étudie de manière chronologique l’évolution des pratiques taurines, de la chasse au rite puis au jeu, au travers de toutes les civilisations méditerranéennes.
 
Avec un même souci de rigueur scientifique, il explique, en termes anthropologiques, les raisons de cette évolution, ainsi que les valeurs éthiques, esthétiques et écologiques de la culture taurine contemporaine.
 
Patrice Quiot