Jeudi 25 Avril 2024
Tentadero à la ganadería « Los Azores » avec Calerito
Mardi, 31 Mai 2011

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Conseillé par Tomás Campuzano, le jeune Calerito a une nouvelle fois étalé sa prometteuse torería…

Dans la finca « Los Azores », que j’ai présentée il y a peu, Bernard Aigon, responsable du Cercle Taurin Campuzano de Nîmes, avait invité ses membres présents à Séville pour la feria à une journée taurine comprenant la visite et dans la superbe placita, une tienta pour Calerito, ce jeune aspirant de l’école d’Espartinas qu’on a pu voir récemment à l’œuvre à Saint-Gilles pour la fête des Clubs Taurins…

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Pétri d’aficion, Juan Pedro García pour l’état-civil, « Calerito » pour les aficionados, a connecté immédiatement avec l’assistance, en affichant une gestuelle et une assurance que l’on n’est peu habitué à voir chez un gamin de onze ans.

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Sous le regard de son père depuis le burladero, sous celui de sa mère qui grave les moindres faits et gestes de son fiston caméra au poing, avec comme subalternes d’un jour Rafael Azor le ganadero, et Tomás Campuzano qui s’occupe de lui, Calerito a mis le paquet, impeccable dans sa tenue campera, prenant des attitudes de maestro confirmé… comme s’il était à la Maestranza !

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Je ne crois pas trop me tromper en disant qu’il y a de fortes chances pour qu’on reparle de lui car une telle envie ajoutée à un incontestable talent naissant, voire inné, ça devrait faire plus tard un excellent torero, si les aléas de la vie ne s’en mêlent pas trop…

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Tomás Campuzano, qui en a vu d’autres, est d’ailleurs très confiant sur les atouts et les possibilités de son protégé…

"J’ai toujours aimé aider les jeunes qui veulent devenir toreros, mais j’ai beaucoup d’attention pour Calerito. C’est d’ailleurs un peu au départ une histoire de famille, un de ses oncles étant marié à l’une de mes nièces…

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C’est comme ça que je l’ai connu, on m’a montré des photos, on m’a parlé de lui, et j’ai vite pensé que ça valait la peine de le suivre et de l’aider, compte tenu de l’aficion qui était déjà en lui. Je pense qu’il a un avenir et je vais tenter de lui apporter ce que je peux pour qu’il progresse pas à pas.

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Il est actuellement à l’école d’Espartaco père, à Espartinas, et je tiens, tout comme ses parents, à ce qu’il suive ses études. Ensuite, j’essaie de lui trouver des tentaderos, des becerradas, je m’entraîne avec lui et je l’amène partout où vont les toreros que je j’apodère, le matador Salvador Cortés et le novillero Emilio Huertas. Quand il y a une bonne becerra, je le fais aussi participer, ça lui permet de mettre en pratique ce qu’il a appris.

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Etre torero, c’est une profession sensationnelle, mais très compliquée, je lui vois beaucoup de qualités pour une jeune d’à peine onze ans et si l’on considère ce qu’il porte en lui, à commencer par son envie, je suis sûr qu’il va aller de l’avant.

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Son âge pose toutefois problème. En Espagne, pour tuer un becerro en public, il faut avoir quatorze ans et appartenir à une école taurine. Nous allons parfois au Portugal ou aux Açores, où il n’y a pas la même contrainte… Sinon, il reste les entraînements en privé, parce qu’il ne faut absolument pas qu’il perde la main ! Pour résumer, on y va doucement, mais sûrement !

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A Saint-Gilles, le becerro ne l’a pas beaucoup aidé, mais je crois qu’il a quand-même laissé une bonne impression. Il était enchanté de venir toréer en France, son père aussi, et les gens ont été très bien avec lui. Une bonne expérience dont il garde un excellent souvenir !

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L’an prochain, je pense qu’il fera quelques sorties avec l’école, ça viendra petit à petit, mais à côté de ça, je suis là pour lui apporter un plus, pour qu’il vive à fond sa passion naissante et qu’il s’imprime au mieux de cette ambiance taurine. Il ne vit que par ça, que pour ça, et c’est vraiment de la graine de torero…

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Après ma carrière de torero, je vis toujours dans l’ambiance taurine et j’en suis très heureux. Je vis des choses très intéressantes, je suis respecté comme apoderado par les empresas, j’ai beaucoup d’illusion pour les toreros dont je dirige la carrière, Salvador Cortés et Emilio Huertas, je suis toujours au téléphone ou dans les bureaux, c’est ce qui me maintiens dans le milieu taurin dans lequel j’ai trouvé ma place après ma reconversion… Je revois souvent des amis, d’anciens compañeros, et nous passons ensemble de bons moments car j’ai gardé d’excellentes relations dans ce milieu… auquel j’appartiens toujours d’ailleurs.

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Je me souviens de tout, des moments de gloire comme de ceux plus délicats. J’ai encore en mémoire mon triomphe de Nîmes face aux toros de Victorino, Miura et Pablo Romero, aussi à Dax, pour une faena de deux oreilles, une corrida de Miura à Bayonne où j’ai coupé quatre oreilles… ainsi que de beaucoup d’autres. Il est vrai que j’ai toréé souvent chez vous, depuis mon époque de novillero, en 1977 au Grau du Roi où Bernard Aigon m’avait fait venir, et j’en garde d’excellents souvenirs.

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En Espagne, je crois que j’ai triomphé dans toutes les arènes importantes, le plus souvent avec des toros de respect, mais je suis allé souvent en Amérique du Sud où là-bas aussi j’ai été aussi très bien reçu et j’en conserve le souvenir de tardes triomphales, ce qui fait que je ne regrette rien de ma carrière, même pas les moments difficiles qui font partie des aléas de la vie d’un torero.

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J’ai reçu plusieurs cornadas graves, mais franchement, ça valait la peine, car c’est ce qui nous permet de lutter et d’avancer. En définitive, les cornadas sont quelque part le reflet de nos triomphes !"

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Petit souvenir personnel...

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Merci à ce grand maestreo qu'est Tomás Campuzano, au ganadero Rafael Azor, à Calerito et ses parents, au CT Campuzano... pour ces moments d'aficion passés avec eux ... qui en appellent d'autres !