Samedi 20 Avril 2024
LUIS
Samedi, 17 Décembre 2022
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Nous avions Jean de la Fontaine, ils ont à présent Louis de la Fontaine, ou plutôt Luis de la Fuente…
 
Rien à voir avec notre fabuleux fabuliste, certes, d’ailleurs quatre siècles les séparent, mais actuellement, celui qui nous intéresse a été propulsé au-devant de la scène par le Mondial de Football. D’une drôle de façon d’ailleurs. Car si ce site s’adresse davantage aux aficionados qu’aux footeux, il est parfois de curieuses incidences là où on ne les attend pas forcément.
 
En effet, suite au fiasco de l’équipe nationale espagnole au Qatar, l’entraineur en place, Luis Henrique, a été limogé dès le retour de la « Roja » dans la Péninsule. Avec pour conséquence immédiate, la nomination, pour lui succéder, de Luis de la Fuente.  Bien évidemment, la presse s’est emparée de ce nouveau coach, le propulsant au-devant de la scène, comme il est de coutume à chaque changement de responsables. Et c’est à partir de là que l’histoire prend une drôle de tournure, enfin, drôle, si l’on peut dire…
 
Car dans le flot des conversations, le nouvel entraineur a eu le malheur de lâcher qu’il était aficionado a los toros, ce qui n’a pas tardé à provoquer un raz-de-marée médiatique en défaveur. Comme s’il n’avait pas le droit d’aller aux arènes, comme s’il devrait demander la permission, comme s’il devait se justifier sur ses passions, comme s’il ne fallait pas aimer la tauromachie… Il ne manquait plus que ça ! Et cela même dans son berceau, l’Espagne…
 
Bien entendu, il ne faut pas généraliser. Il y a encore pas mal de monde pour se rendre dans les plazas, mais ce genre de situation est bien symptomatique d’un courant de bien-pensance qui s’exprime de plus en plus haut et fort, non seulement pour marquer son désaccord, mais encore pour se permettre d’indiquer ce qu’il serait bon de faire ou ne pas faire, comme si nous avions à demander une quelconque autorisation aux nouveaux censeurs d’une société dont ils auraient défini les contours selon leurs préceptes. Ces gens ne manquent pas d’air et en s’en prenant ainsi au plus emblématique coach du sport le plus populaire en Espagne, il n’est pas certain que leur véhémence et leur ostracisme ne soient les meilleurs moyens de défendre leur cause.
 
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Quoi qu’il en soit, la riposte n’a pas tardé, de la part des professionnels comme des aficionados, par le biais des associations, peñas et réseaux sociaux et il est bien évident qu’il n’est pas question de laisser Luis de la Fuente sans soutien. Ils viennent de tous les côtés, chaque jour davantage. Plus que jamais, celui qui a marqué son approbation de l’action de la Fondation du Toro de lidia (FTL), présidée par Victorino Martín, a déjà reçu l’appui de professionnels reconnus, comme d’aficionados. Et ça ne s’arrêtera pas là.
 
On ne force personne d’aimer la corrida, bien sûr, mais on demande tout simplement de respecter les goûts de chacun. Quand je pense, pour ne rester que dans le domaine du ballon rond, que des footeux renommés, comme Eric Cantona ou Sergio Ramos, pour ne citer qu’eux, pouvaient sans problème fréquenter les callejones il y a peu, quand je pense encore que j’ai vu Vicente del Bosque, un des anciens entraineurs de la sélection espagnole, assister à une corrida de la feria nîmoise, on peut mesurer la dérive en peu de temps. D’où l’importance de ne pas baisser le pantalon. Et de proclamer haut et fort notre « taurinité ». Comme l’a fait Luis… et comme le font tous ceux qui le soutiennent.