Jeudi 28 Mars 2024
PATRICE
Dimanche, 18 Décembre 2022
flem18ph
 
¡ Va por Usted, Doctor Fleming !
 
C’est l’exemple le plus connu de la rencontre entre le hasard et la sagacité d’un chercheur. Car c’est en partie à la chance que l’on doit la découverte de la pénicilline par Alexander Fleming, un médicament qui ouvrit l’ère des antibiotiques et valut au scientifique le Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1945.
 
Nous sommes en septembre 1928, au St Mary's Hospital de Paddington, à Londres.
 
Le pharmacologue étudie alors les lysozymes, des enzymes capables d’attaquer les parois des cellules des bactéries, et utilise pour cela des staphylocoques.
 
Scientifique remarquable, Fleming a aussi pour habitude de laisser son laboratoire dans un stupéfiant désordre, oubliant régulièrement ses cultures. De retour après un mois de vacances, il constate que ses boîtes de Pétri ont été empilées dans un évier. La plupart sont couvertes de staphylocoques mais, dans l’une d’elles, le scientifique remarque une substance qui rappelle la moisissure et semble arrêter le développement des bactéries.
 
Les boîtes en question ont été contaminées par des souches d’un champignon microscopique, le Penicillium notatum, sur lequel travaille son voisin de paillasse. Intrigué par cette observation, Fleming cultive la moisissure dans un bouillon et constate qu’il peut en reproduire les propriétés antibactériennes.
 
Il nomme son jus de moisissure «pénicilline». Coup de chance encore, alors que de nombreux antibiotiques produits par des champignons ou des bactéries sont toxiques, le pharmacologue tombe du premier coup sur une substance dépourvue de toxicité et sur l’une des rares souches de Penicillium notatum à produire de la pénicilline !
 
Les premières communications sur la pénicilline sont toutefois des flops. Fleming présente ses résultats le 13 février 1929 devant le Medical Research Club dans l’indifférence générale, puis publie un article le 10 mai de cette même année dans le British Journal of Experimental Pathology, qui passe inaperçu.
 
Il faut attendre 1938 pour que le pathologiste anglais Howard Florey ainsi que le biochimiste d’origine allemande Ernst Chain reprennent ses travaux. Ils parviennent, en 1940, à isoler et à purifier la pénicilline, mais les quantités obtenues sont minimes et ne suffisent pas à assurer les 2000 litres de filtrat de moisissure nécessaires au traitement d’un malade.
 
Florey s’adresse alors aux laboratoires pharmaceutiques du Royaume-Uni pour l’aider à produire en masse la pénicilline.
 
Partout la réponse est identique: Non.
 
Il faut dire que le pays subit les affres de la Seconde Guerre mondiale et a d’autres préoccupations. Il décide donc de se rendre aux Etats-Unis, en juin 1941.
 
Là-bas, il parvient à convaincre le Northern Regional Research Laboratory à Peoria, dans l’Illinois, de réaliser une culture à grande échelle de Penicillium, tout en démontrant aux industriels de Merck, Pfizer, Squibb et Lederle l’intérêt de la substance.
 
Avec l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1941, la pénicilline devient une priorité nationale et le Time Magazine y consacre même son éditorial en 1943.
 
flem18h
 
En 1945, ce sont plus de 600 milliards de doses de pénicilline qui sont fabriquées par l’industrie pharmaceutique, permettant de sauver des milliers de vies……
 
… « Álvaro Domecq ! » dit El Vito.
  
Tu sais que c'est avec un de ses toros que j'ai inventé la pénicilline, en 46, à Jaén. Je m'étais fait attraper et j'étais mort. Le curé est arrivé pour m'administrer l'extrême-onction et me confesser. Il ne m'a pas dit que j'allais mourir, mais qu'il connaissait mon père, que peut-être j'avais fait des bêtises et que je pouvais les lui confier, à lui, curé, comme s'il était mon père. J'ai compris, moi, qu'il voulait m'administrer parce que j'allais mourir et je lui ai dit
 
 « Padre, j'ai vingt ans et je suis torero. Alors, quels péchés voulez-vous que j'aie commis, à mon âge et avec ce métier ? »
 
Il m'a béni et la pénicilline a fait le reste. 
 
J'ai été le premier torero « pénicilliné » et ça mériterait une statue ! »
 
(« Sévillanes » Jean Cau)/1987.)
 
Sources : « Le Temps »/28/07/2020.
 
Datos 
 
Alexander Fleming : Médecin biologiste et pharmacologue britannique, né le 6 août 1881 à Darvel, Ayrshire en Écosse et mort le 11 mars 1955 à Londres. Il a publié de nombreux articles concernant la bactériologie, l'immunologie et la chimiothérapie.
 
Sa découverte la plus connue est celle de l'antibiotique, appelé pénicilline, qu'il a isolée à partir du champignon Penicillium notatum en 1928, découverte pour laquelle il a partagé le prix Nobel de physiologie ou médecine avec Howard Walter Florey et Ernst Boris Chain en 1945.
 
Alexander Fleming à Las Ventas : Junto al principal coso taurino de Madrid, la Plaza Monumental de Las Ventas, a la altura del número 123 de la Calle de Alcalá, nos encontramos con un conjunto escultórico realizado en bronce, en él vemos a un torero ataviado con su traje de luces saludando a un busto de medio cuerpo del doctor Alexander Fleming, el cual se alza sobre un pedestal.
 
Le acompaña un elocuente agradecimiento « Al doctor Fleming en agradecimiento de los toreros. » 
 
El monumento se colocó a los pies de la plaza de Las Ventas en el año 1964, lo realizó el escultor madrileño Emilio Laíz Campos.
 
Patrice Quiot