A Iván Fandiño la seule oreille…

Après des interrogations venant du ciel et qui finalement ont été balayées par une espèce de trêve que l’on n’espérait plus, la deuxième corrida de toros a pu se tenir à peu près normalement, malgré une pluie fine mais tenace pendant les deux premiers tiers de la course, donnée devant environ une demi arène.

Avant toute chose il convient de souligner que le lot de Baltasar Ibán a fait l’admiration des aficionados pour une présentation irréprochable, digne d’une arène de première catégorie.

Iván Fandiño, tout auréolé de sa superbe prestation venteña devant les Cuadri, a donné le change avec une torería admirable déjà étalée avec un certain brio devant le toraco qui ouvrit le bal. Après deux piques bien dosées, le maestro d’Orduña étala un bagage étayé sur plusieurs séries droitières templées, la rive gauche s’avérant moins fréquentable. Entière sin puntilla et oreille.

Sa faena suivante, devant un quatrième moins évident, comporta aussi de bons moments. Après avoir brindé au public, Fandiño s’appliqua à donner une bonne image de son toreo, sans toutefois pouvoir complètement « cuajer » son trasteo à cause d’un opposant qui manquait d’un poil de chispa… Entière caída, deux descabellos et saluts au terme d’une tarde qui aura confirmé ses bonnes dispositions du moment.

Seule ombre au tableau, Fandiño a été victime d’un traumatisme au niveau du poignet, suite à un choc violent, qui l’a contraint à aller passer des radios pour évaluer la nature exacte de la blessure. Par ailleurs, à l’issue de la course, il a reçu en piste le trophée au meilleur torero du jour attribué par l’UCTPR et remis avec le jury par Bernard Planchon.

Alberto Aguilar prit d’abord un toro mansito qui sortit seul des deux rencontres. Sa faena brindée à l’assistance connut quelques bons moments dans un ensemble qui a toutefois manqué de régularité et quelque peu de dominio. Demie tendida, descabello et silence.

Avec le quinto, qui s’attaqua d’emblée aux planches avant de provoquer un batacazo sur la première rencontre puis de subir à la deuxième, Alberto s’évertua à faire passer un bicho de plus en plus récalcitrant, l’affaire se diluant  progressivement jusqu’à un maniement des aciers approximatif. Autre silence.

Roman Perez se fait applaudir au capote par une réception aussi dynamique que volontaire. Après trois rencontres dont le  toro sortit seul sans vraiment s’employer, Romain s’engagea dans un trasteo énergique comportant quelques bonnes séquences, toréant toutefois excessivement à la voix, mais tuant d’une entière concluante. Pétition qui laissa le président de marbre et division d’opinion sur les travées.

Avec l’ultime, qui sortit comme une fusée, Roman Perez s’illustra encore au capote et après deux rencontres, on notera une excellent quite alluré de Fandiño. La faena verra à nouveau un Perez décidé, mais les réponses du toro n’étaient pas toujours évidentes et il dut s’employer à arracher des muletazos lors de séries certes instrumentées sur une bonne cadence, mais parfois trop marginales. Entière. Silence.

En matinée, devant environ un tiers d’arène,  Álvaro Montes et Sergio Galán ont coupé une oreille, Roberto Armendáriz faisant la vuelta les deux fois les deux fois.

(Photo rejón : Bernard Planchon) 
 
SÉVILLE

Pour la novillada de Javier Molina donnant un jeu inégal, Thomas Dufau a salué à son premier, Diego Silveti a fait la vuelta à son premier et Javier Jiménez a été applaudi aux deux.

MADRID

Sous une pluie battante, Pablo Hermoso de Mendoza a frôlé la grande porte après avoir coupé une oreille à son premier avec pétition de la seconde, puis en administrant une grande leçon de rejoneo au quatrième, hélas ternie par la conclusion.

Andy Cartagena a été applaudi à son premier, tout comme Leonardo Hernández.

CAPTIEUX

Devant une arène comble et des novillos d’Urcola, Mathieu Guillon : silence et sifflets, Sergio Flores : oreille aux deux, et Fernando Adrián : silence et oreille.

MANZANARES

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