Mercredi 24 Avril 2024
Chroniques du Mardi
Lundi, 06 Juillet 2015

Vinaroz, Gandía, Alicante, Colleras, AIT, Pega, Déprédations…

 

VINAROZ

Pendant vingt ans, les arènes de Vinaroz étaient en sommeil prolongé. Mais elles ont fini par se réveiller le 21 juin, la plaza de la région de Castellón enregistrant pour la circonstance le « no hay billetes », rendant ridicule la présence d’une poignée d’anti-taurins..

De quoi donner des idées à l’organisateur, Jesús Domínguez, qui du coup a programmé une autre corrida le dimanche 9 août. En pleine saison estivale, il y a gros à parier que cette nouvelle affiche - une corrida mixte - mobilise un public nombreux.

Et même si on est loin des rendez-vous les plus importants de la planète taurine, il est toujours bon, dans cette période difficile, de voir que les toros peuvent encore relever la tête là où on s’y attend le moins, non ?

GANDÍA

Toujours dans le cadre des bouleversements qui s’opèrent en Espagne depuis les récentes élections municipales, dans un sens ou dans l’autre, Gandía et Játiva. Le noir et le blanc.

A Gandía, une station balnéaire de la région valenciane, il n’y aura plus de toros. Ainsi en a décidé Mme le Maire, Diana Morant, du PSOE, se justifiant par l’accord passé entre toutes les tendances à présent aux affaires. Car pour accéder aux marches du pouvoir, ne serait-ce que local, certains n’en sont pas à une compromission près…

Fort heureusement, le balancier tourne dans les deux sens et tout le monde n’a pas la même optique. A Játiva, toujours près de Valencia, alors que l’on disait les toros menacés, Roger Cerdá, le nouveau maire socialiste, a déclaré qu’il n’avait aucune intention de supprimer la corrida du 18 août.

Comme quoi la nouvelle donne va s’accompagner de mesures à géométrie variable selon le bon vouloir de chaque édile… ou les accords passés. A ce jeu, ce sont évidemment les petites communes qui risquent le plus de trinquer car sans le soutien des autorités, peu d’empresas vont prendre le risque d’organiser des spectacles taurins. Dans les grandes villes, pour les ferias importantes, la situation est pour le moment moins compromise. Demain, il y aura des toros à Pamplona…

ALICANTE

Pour aller à l’encontre de certaines idées reçues, notamment le concept manichéen comme quoi les partisans des toros pencheraient à droite et les opposants à gauche, il serait bon de rappeler à certains politiciens à la mémoire aussi courte que leurs idées que les toros ont deux cornes, une de chaque côté. Comme le montre si bien Francisco Cano…

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COLLERAS

Drôle d’histoire que celle qui s’est produite à Cutervo (Pérou) le 29 juin avec au préalable un problème de toros puisque le lot de Juan Bernardo Caicedo est arrivé aux corrales avec seulement cinq toros !

Il faut dire qu’au terme du transfert depuis la Colombie deux d’entre eux avaient succombé, mais les aficionados ont fait remarquer à juste raison que le temps était suffisant pour trouver des sobreros et qu’ils avaient payé pour voir combattre six toros et pas cinq…

Là-dessus, pour résoudre le problème, l’empresa a signifié au torero national Paco Céspedes qu’il ne lidierait qu’un toro, les quatre autres étant réservés à Esaú Fernández et Sebastián Ritter. Suite au refus du Péruvien, la corrida s’est transformée en mano a mano, le cinquième devant être lidié conjointement par les deux rescapés.

Une situation plutôt insolite qui au final s’est soldée par l’indulto du cinquième, un jabonero qui en cours de faena s’est employé notamment sur une série de muletazos « por colleras », les deux diestros maniant leur muleta en même temps, une suerte pour le moins originale dans une tarde qui ne l’était pas moins…

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Inutile de vous dire que d’après les échos venus de Cutervo, toute cette histoire n’a pas été forcément du goût de l’aficion locale…

(Photo : Mundotoro)

AIT

L’Asociación Internacional de Tauromaquia (AIT) a fait savoir que toute initiative contre la tauromachie venant des politiciens relève de la responsabilité pénale, allant à l’encontre de lois nationales et de préceptes constitutionnels.

En clair, ça signifie qu’en Espagne, tout acte ciblé contre la tauromachie peut faire l’objet de poursuites, et même si concrètement les choses ne sont pas simples, la vigilance reste de mise, une impression générée par les déclarations sinusoïdales des différents responsables qui auraient pu en temps voulu réellement blinder les choses. Et qui ne l’ont pas totalement fait !

PEGA

En les voyant évoluer lors des corridas portugaises, on se dit souvent que ces types sont inconscients ! A leur façon, les forcados sont toreros, héros d’une épreuve de force qui en a laissé pas mal sur le carreau. Pour eux, c’est un véritable honneur de défier les toros à bras nus, et si souvent ça passe par son lot d’ecchymoses et parfois des blessures plus graves, ils ont aussi leur dose de triomphes lorsque la pega est réussie.

A ce propos, le récent exploit de Marcelo Lóia, chef des forcados du groupe « Aposento do Barrete Verde » d’Alcochete, est significatif. Restant de longues secondes autour de la masse brute, il a tenu le choc jusqu’à l’arrivée de ses compagnons, s’attirant un triomphe important le 2 juillet dans une arène de Campo Pequenho de Lisbonne, le Temple, entièrement debout. Epoustouflant !

Voir la vidéo qui retrace cet exploit en cliquant   ICI

DÉPRÉDATIONS

Constater encore des déprédations à charge des anti-corridas devient certes récurrent, mais il me semble important de les dénoncer. Les dernières en date, les affiches détériorées du Musée taurin de Barcelone ou encore, à San Sebastián, les souillures de la statue de Manolo Chopera.

Chez nous, même si leur venue est finalement peu conforme en importance aux chiffres annoncés par leurs principaux leaders, quelques actes sont déjà à déplorer. Comme à Vauvert, où Marc Serrano a été pris à partie, ainsi que des aficionados qui se rendaient aux arènes. Décidément, la liberté, un mot qui n’a pas le même sens pour tout lemonde…